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Kami

10 Sep - 03 Oct 2009
Vernissage le 10 Sep 2009

La vidéo Kami suit le parcours d'une jeune immigrée archétypale, contrainte à vendre son âme et son corps en participant à des combats-spectacles.

Communiqué de presse 
Marc Lahore
Kami

Kami se veut une œuvre aussi linéaire qu’expérimentale, dans ce sens elle participe de l’ouverture et de l’interpénétration des médiums vidéo, photographie et cinéma dont les compositions au cordeau soulignent la froideur.

Je présente cette œuvre qui n’est pas à vendre uniquement pour sa valeur artistique et humaniste.

Kami dépeint l’affrontement de deux avatars d’un même archétype – l’étranger -, qui s’entredétruisent (et s’autodétruisent ainsi par procuration) sous les yeux d’un «spectateur» réjoui : les faibles s’affaiblissent – et s’entretuent – sous les yeux de puissants qui, eux, profitent du spectacle ; la violence se fait en effet spectacle, les individus transformés en objets scéniques, perdant leurs identités se voient réduits à leurs simples corps, perçus par les spectateurs comme territoires de fantasmes.

Cette esthétique de l’exploitation et de la dégradation est reflétée par un discours métacinématographique omniprésent visant à questionner la représentation de la violence à l’écran : l’image, comme les corps des deux héroïnes, est expressément dévoilée en tant qu’objet du regard et construction théorique via notamment une multiplication des cadres dans le cadre.

L’art contemporain, au travers de la photographie, de la vidéo et du court-métrage dans ce cas, agit souvent en tant qu’art par excellence du fantasme, il se doit de réfléchir une nécessaire éthique, qui est dans Kami, mise en évidence par le double traitement plastique du combat mené par l’héroïne : quoique spectaculaire, celui-ci refuse aux spectateurs le facile alibi d’une simple dimension cathartique à leur goût du sang ; non seulement lesdits spectateurs se voient littéralement doublés par un « spectateur » intradiégétique aux motivations des plus malsaines, mais ils sont amenés à réfléchir au spectacle observé en tant que mise en scène et, de ce fait, résultat de choix plastiques et théoriques, voire donc éthiques, préalables.

Kami, se refusant à la simple dénonciation d’une prostitution des corps et images, s’affirme, en tant que fruit d’un cinéma humaniste accordant à ses personnages le plein statut d’humains, tout comme il accorde aux spectateurs le bénéfice de la réflexion, de l’empathie sincère et de la responsabilité du regard.

Vernissage
Jeudi 10 septembre 2009. 18h-21h.

Projection toutes les 20min : jeudi 16h-20h, vendredi 15h-19h20 et samedi 13h-18h.
Code immeuble 1940.

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