DANSE | SPECTACLE

Festival d’Automne | Noyau ni fixe

11 Déc - 15 Déc 2018

Travaillant la parole et le collectif, Joris Lacoste livre une pièce pour dix jeunes acteurs : Noyau ni fixe. Accueillant depuis six ans les Talents Adami Paroles d'acteurs, l'Atelier de Paris / CDCN présente ainsi Noyau ni fixe. Une variation langagière autour des pouvoirs magiques de la parole.

Avec Noyau ni fixe (2018), Joris Lacoste chorégraphie la voix, la parole. Invité par le Festival d’Automne et Talents Adami Paroles d’acteurs, l’auteur et metteur en scène Joris Lacoste propose ainsi une pièce pour dix acteurs. Une pièce que l’Atelier de Paris / CDCN accueillera en première. Pour resituer brièvement : depuis 2007, Joris Lacoste (alors co-directeur des Laboratoires d’Aubervilliers) développe un travail nommé L’Encyclopédie de la parole. Soit un projet collectif fondé sur la collecte de documents sonores, s’attachant à explorer la diversité des formes orales. L’Encyclopédie de la parole vient s’adjoindre à un autre projet collectif, entamé en 2003 : W. Un collectif de recherche sur l’action en situation de représentation. Et de la performance au performatif, Joris Lacoste développe ainsi un travail autour de la parole en acte. Ne relevant ni de L’Encyclopédie de la parole, ni de W, Noyau ni fixe fonctionne plutôt comme une rencontre.

Noyau ni fixe de Joris Lacoste : les Talents Adami Paroles d’acteurs à L’Atelier de Paris

Rencontre intergénérationnelle, Noyau ni fixe opère une forme de transmission entre les générations. Avec dix jeunes acteurs et un auteur-metteur en scène chevronné. C’est un peu le principe des soutiens de l’Adami : créer des courts-circuits de transmission. Sortant de ses méthodes de travail habituelles, Joris Lacoste s’est ainsi appuyé sur un processus créatif différent. Pièce créée sur un temps très court (dont quatre semaines de répétitions), les acteurs ont été choisis suite à un casting. La pièce s’étant élaborée ensuite, avec les acteurs retenus, le choix s’est donc fait de façon intuitive. Une énergie, un naturel, une façon d’être sur une certaine longueur d’onde à un moment précis… Les dix acteurs de Noyau ni fixe ont en partage le groupe. Car comme l’explique Joris Lacoste, c’est d’abord un groupe qu’il a constitué. Un groupe avec lequel s’est ensuite construite la pièce.

Chorégraphier la voix, la parole, pour des rituels capables de conjurer la peur

Déployant du langage en acte, Noyau ni fixe plonge dans un matériau cher à Joris Lacoste : la parole incorporée. À l’aune de la diversité de ses occurrences, usages ou incarnations. Prières, incantations, charmes, maléfices, sortilèges… À partir de cette chair vocale, Joris Lacoste recompose une cérémonie contemporaine. Là où les imaginaires des dix comédiens forment la trame de ce rituel actualisé. Dans son essai Les mots, la mort et les sorts (1977), l’ethnologue Jeanne Favret-Saada était allée se frotter à la puissance de la parole dans le bocage mayennais. Là où dire que l’on souhaite la mort de quelqu’un fait s’abattre le malheur. Mais nul besoin de rebouteux pour que la parole devienne déterminante. Et les réseaux sociaux peuvent très bien remplir ce rôle de marécage. Avec d’autres codes, d’autres références. À la lisière de cette étrangeté, Noyau ni fixe promet alors de livrer un rituel enchanteur, pour conjurer la peur.

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