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Jean-Luc Mylayne

17 Sep - 29 Nov 2009
Vernissage le 17 Sep 2009

Pour faire une photographie, Jean-Luc Mylayne met plusieurs mois. Il pense ses compositions, ses couleurs en fonction de son discours. Il polit ses lentilles, apprivoise ses acteurs —des oiseaux—, attend la bonne lumière et enfin prend une photo qu’il ne tirera qu’à un seul exemplaire. A mille lieux de l’Instant décisif, il existe encore un photographe.

Jean-Luc Mylayne
Jean-Luc Mylayne

L’exposition s’inscrit dans le cadre de Collections D’automne proposant, de septembre à décembre 2009, un vaste panorama des activités des Fonds régionaux d’art contemporain membres de l’association Platform.

Depuis plus de 30 ans, Jean-Luc Mylayne mène une vie nomade, arpentant de vastes territoires en quête d’images mentales qu’il tente de restituer par le biais de photographies qui, systématiquement, mettent en scène des oiseaux.

Bien que doté d’une grande connaissance de l’ornithologie, Jean-Luc Mylayne n’est absolument pas concerné par la photographie animalière et il faut incontestablement chercher les sources de son travail du côté de sa formation initiale en philosophie. Les oiseaux qu’il photographie dans un contexte naturel au sein duquel figurent presque toujours les traces indicielles de la civilisation humaine sont le prétexte à la construction d’un regard spécifique sur le monde.

L’espace y est dual, scindé entre une dimension anthropomorphe et l’existence parallèle de mondes aux fonctionnements tout autres. Le temps, aussi, provoque la friction d’une temporalité humaine à celle des oiseaux et, à ce titre, le travail de Jean-Luc Mylayne n’est pas sans évoquer tout un pan de la philosophie transcendentaliste américaine et ses possibles résonances contemporaines. Ainsi, les figures de Henry David Thoreau, Walt Whitman ou Ralf Waldo Emerson affleurent dans les photographies de Jean-Luc Mylayne mais elles sont utilisées d’une manière contemporaine, assez semblable à l’utilisation que peut en faire le réalisateur Terrence Malick dans ses films (La ligne Rouge ou Le Nouveau Monde, notamment).

En un peu plus de trente ans, Jean-Luc Mylayne n’a produit que peu d’oeuvres (moins de 200) en raison d’un processus de travail extrêmement lent. La réalisation d’une image nécessite des semaines voire des mois de travail patient pour que l’image préalablement imaginée puisse être photographiée. A l’instar d’un réalisateur de cinéma, Jean-Luc Mylayne accorde un soin méticuleux au choix du contexte, à la lumière, à la saison, à la composition générale de la photographie, au choix de l’oiseaux considéré comme un acteur à part entière.
Chaque photographie est prise en plan rapproché, l’oiseau étant généralement représenté à l’échelle 1. Chaque photographie est tirée à un exemplaire unique et est considérée par l’artiste comme un «tableau».

L’exposition conçue par le FRAC Auvergne réunit les oeuvres acquises par trois collections publiques françaises — le Musée d’Art Moderne de la Ville de Paris, le Musée d’Art Moderne de Saint-Etienne et le Fonds National d’Art Contemporain. Elle fait suite à l’importante exposition consacrée à Jean-Luc Mylayne par le Musée d’Art Contemporain de Lyon durent l’été 2009.

Il s’agit de la dernière exposition que le FRAC Auvergne organise dans les Ecuries de Chazerat, lieu d’exposition du FRAC depuis 25 ans. A l’issue de l’exposition de Jean-Luc Mylayne, le FRAC Auvergne inaugurera ses nouveaux locaux situés au pied de la Cathédrale de Clermont-Ferrand.

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