ART | RETROSPECTIVE

Jean-Luc Moulène

19 Oct - 20 Fév 2017
Vernissage le 19 Oct 2016

L’exposition « Jean-Luc Moulène » au Centre Pompidou propose une rétrospective d’un genre inédit : trente œuvres inédites forment un panorama de ses recherches. Les sculptures, au centre de la production actuelle de l’artiste, explorent la tension entre corps et objets.

La première exposition personnelle de Jean-Luc Moulène au Centre Pompidou devait être une rétrospective de l’œuvre de l’artiste, qui a pris des formes très diverses : majoritairement la photographie mais aussi le dessin et la peinture et plus récemment la sculpture. A un simple retour sur sa production depuis plus de trente ans, Jean-Luc Moulène a préféré une « rétrospective de protocoles » qui repose sur trente nouvelles œuvres illustrant ses recherches.

Les objets sont au centre de la pratique actuelle de Jean-Luc Moulène

 Le parcours traverse le large plateau de l’espace d’exposition pour nous faire circuler entre divers objets représentatifs de la pratique récente de Jean-Luc Moulène. A l’œuvre photographique qui l’a fait connaître a en effet succédé un travail sur les objets qui domine aujourd’hui sa production artistique. Leurs forme, matière et style sont des plus variés. Des éléments évoquant des objets du quotidien ébréchés sont en fait d’authentiques sculptures. Les pièces Ça Propre (Anse) et Ça Propre (Trou) sont deux représentations de tasse remplies de liquide, en bronze patiné moulé en un seul bloc. L’une comme l’autre sont partiellement coupées, la découpe de la première formant une sorte d’anse et celle de la seconde laissant apparaître un trou. La sculpture Pythie, semblable à un fragment d’os, est réalisée en frittage de poudre, une poudre chauffée sans atteindre la fusion, de telle façon que les grains se soudent entre eux.

D’autres objets renvoient à la sculpture traditionnelle (L’ensemble Indexes, composé de trois figures en béton imitant des sculptures classiques, tranchées et accolées) ou au contraire aux assemblages conceptuels contemporains (la pièce Voyelles, qui réunit des éléments hétéroclites, mouche, paire de sein, tube de rouge à lèvres, trompette en matériaux variés, bronze, laiton, plastique, mousse, métal et résine époxy, chaque élément étant recouvert d’une couleur franche).

Explorer la tension entre corps et objet

Chacun des objets renvoie à un angle de recherche de Jean-Luc Moulène. A travers ces œuvres inédites se dessine son exploration actuelle du monde, qu’il vise à objectiver en ayant recours à une multitude de sujets, de procédés, de matériaux et de formes. L’enjeu des œuvres réside dans la tension entre corps et objet. Chacune d’entre elles interroge l’espace commun, les formes qu’il adopte et son croisement avec l’espace individuel.

De l’utilisation des technologies issues du design industriel au service d’un traitement approfondi de la matière résultent des œuvres d’une grande justesse. Les techniques de conception 3D, des manipulations telles que la latéralité, la coupe et l’intersection permettent de concrétiser la friction entre les corps et les objets. La création des œuvres se fonde notamment sur les mathématiques, la théorie des ensembles formant pour Jean-Luc Moulène une métaphore de l’espace social.

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