ART | EXPO

Je suis du bord / I Belong to the Ship

21 Mai - 04 Sep 2016
Vernissage le 21 Mai 2016

L’exposition «Je suis du bord / I Belong to the Ship» au CAPC de Bordeaux présente une installation vidéo de Patrick Bernier et Olive Martin. A travers deux films, les artistes interrogent l’influence de l’histoire sur le comportement des individus.

Le CAPC musée d’art contemporain de Bordeaux présente une installation vidéo de Patrick Bernier et Olive Martin intitulée Je suis du bord / I Belong to the Ship. Cette exposition s’inscrit dans la programmation «Satellite: Notre océan, votre horizon», consacrée aux notions d’identité océanique et d’identité terrestre.

L’installation vidéo de Patrick Bernier et Olive Martin est composée de deux films en couleur projetés sur deux écrans, qui mettent en parallèle les attitudes de visiteurs et d’usagers de deux lieux à vocation touristique. Elle met en lumière la façon dont le sentiment de l’histoire agit inconsciemment sur les comportements des individus.

La première vidéo a été réalisée au Mémorial de l’abolition de l’esclavage de la ville de Nantes. Les touristes et le dispositif du mémorial sont présentés selon des séquences inspirées par deux romans: Le Nègre du Narcisse de Joseph Conrad et Tout-monde d’Édouard Glissant, qui racontent le voyage en mer d’un Antillais et les tensions sociales qu’engendre sa présence à bord du bateau, comme s’il cristallisait la mauvaise conscience des autres voyageurs vis-à-vis de l’histoire de l’esclavage.

La seconde vidéo a été réalisée en Méditerranée pendant une «Croisière des échecs» où sont proposés des cours pour apprendre à jouer aux échecs. Les images de détente défilent sur une musique composée par les musiciens expérimentaux nantais Charles-Eric Charrier, Nicolas Richard et Cyril Secq. Le caractère obsédant de cette musique confère au film un aspect contemplatif et sombre, un sentiment de malaise qui fait ressortir le poids de la hiérarchie sociale en vigueur à bord des navires. Les images montrent un équipage en train d’obéir aux ordres tout en les donnant. Le nom de la croisière prend alors un sens littéral: le navire semble guidé vers sa destination finale.

En rapprochant le Mémorial de l’abolition de l’esclavage de Nantes et la Croisière des échecs, l’œuvre crée une tension qui souligne l’actualité des différences sociales et ethniques.

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