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Je ne croirai qu’en un Dieu qui danse

31 Jan - 08 Mar 2015
Vernissage le 30 Jan 2015

Richard Pak pratique une photographie oscillant entre style documentaire et approche sérielle systématique, couleur et noir et blanc, représentation du réel et évocation du fictionnel. Résolument ancrée dans le champ d’une photographie du sensible, la série Je ne croirai qu'en un Dieu qui danse est une recherche sur la représentation de l’émotion esthétique.

Richard Pak
Je ne croirai qu’en un Dieu qui danse

C’est en 1998 que Richard Pak se lance dans la photographie. Il se fait connaître pour l’influence de ses voyages dans ses photos. En effet, il vit cinq ans à Londres et fait de nombreux séjours aux États-Unis. Selon lui, le voyage est une occasion pour prendre le temps de vivre, de faire des rencontres et d’immortaliser des moments ou des personnes. En dehors de ses travaux personnels, il collabore avec divers supports de presse tels que The Observer ou Le Monde.

Richard Pak pratique une photographie du sensible pour s’intéresser notamment à ses contemporains dans la sphère privée ou publique. N’hésitant pas à passer d’un style proche du documentaire à une approche sérielle et systématique, utilisant aussi bien la couleur que le noir et blanc, ainsi qu’en associant l’écriture à ses recherches photographiques, Richard Pak navigue entre représentation du réel et évocation du fictionnel.

«S’il est établi qu’une fonction de l’art est de procurer un plaisir esthétique, il est plus rare que cette même émotion soit la matière de l’artiste. Mise en abîme de l’œuvre dans l’œuvre, c’est la perspective que j’ai adoptée avec Je ne croirai qu’en un Dieu qui danse. Résolument ancrée dans le champ d’une photographie du sensible, cette série est une recherche sur la représentation de l’émotion esthétique.

Il s’agit ici de celle que procure la musique, saisie sur les visages de spectateurs de concerts. En me plongeant dans des photographies faites des années plus tôt je fus surpris par la force des émotions qui s’y libéraient. Réalisant la variété des expressions, je les agrandissais pour mieux les révéler et décidais alors de réaliser une série à part entière. Vénération, joie, ou tristesse, rage, mélancolie ou rêverie, autant de variations autour de la figure humaine dans ce qu’elle a d’unique sur le reste du vivant.

Pendant deux ans je multipliais festivals et concerts de tous genres musicaux, tournant obstinément le dos à la scène. Recadrant allègrement les négatifs pour accentuer un grain déjà présent, j’ai opté pour un procédé minimaliste et expressionniste afin d’appréhender l’incarnation la plus exhaustive, épurée et atemporelle de l’émotion esthétique. Ce travail est un projet d’exposition qui utilisera la multiplicité et la répétition du motif. Le dispositif d’installation reconstituera une foule synthétique, fusion de toutes celles dont ces visages sont issus.

N’envisageant pas moi-même une vie sans musique, le titre de cette série est emprunté à Friedrich Nietzsche qui affirme dans Ainsi parlait Zarathoustra: «je ne pourrais croire qu’en un Dieu qui sache danser».

 

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