ART | EXPO

Humanimalismes

08 Fév - 04 Avr 2020
Vernissage le 07 Fév 2020

Convoquer l’animalité pour mieux comprendre l’humanité : de Joseph Beuys à Jan Fabre, Horst Haack, Joël Hubaut, Léa Le Bricomte ou encore au duo Art Orienté Objet, de nombreux artistes contemporains explorent la relation voire la fusion animal-humain, comme en témoigne l’exposition « Humanimalismes » à Topographie de l’art, à Paris.

L’exposition « Humanimalismes » à Topographie de l’art, à Paris, s’intéresse à la façon dont l’art s’empare de la figure de l’animal pour mieux sonder le mystère humain. De Joseph Beuys dans les années 1960 à Abraham Poincheval aujourd’hui, nombreux sont les artistes contemporains à explorer l’« humanimalité », pour reprendre le terme de l’écrivain et penseur Michel Surya.

« Humanimalismes » : l’art explore la relation animal-humain

L’évocation de l’animal, de plus en plus courante dans l’art postmoderne, est liée à la volonté de mieux cerner l’identité humaine : parce que l’humain est, biologiquement, un animal, humanité et animalité sont étroitement liées comme en témoignent les premières sépultures humaines où se mêlaient ossements humains et animaux, le rôle joué par la domestication des animaux dans l’évolution matérielle des hommes, l’affection que nous portons aux animaux de compagnie ou encore la façon dont l’homme, bien souvent au XXe siècle, a reproduit sans pitié pour son prochain des comportements habituellement attribués aux animaux.

Les humanimalismes de Jan Fabre, Art Orienté Objet, Léa Le Bricomte

Pour la performance Que le cheval vive en moi réalisée en 2011au sein du duo Art Orienté Objet, Marion Laval-Jeantet s’est aventurée loin dans l’exploration de la relation humain-animal en se faisant injecter le sang d’un cheval avant d’être équipée de prothèses articulées qui transforment ses jambes en pattes d’un équidé et d’être mise ne présence d’un véritable cheval. Une tentative de fusion avec l’animal qui vise à « reposer la question de la barrière des espèces ». La vidéo Snail Invasion de Léa Le Bricomte documente plusieurs performances et une série de photographies pour lesquelles l’artiste a livré son corps dénudé ou celui d’autres personnes à des escargots. La lente progression de ces derniers dévoile une nouvelle réalité dans laquelle les corps deviennent une sorte de paysage lunaire.

« Humanimalismes » : sonder l’animalité pour mieux comprendre l’humanité

L’« humanimalisme » est omniprésent dans l’œuvre de Jan Fabre, de ses autoportraits en sculpture où il se transforme en ver de terre ou se voit muni de différents types de cornes, à la sculpture Terre de la montée des anges, robe faite d’un assemblage de coléoptères, en passant par ses représentations de tortues, qu’il chevauche dans Searching for Utopia et qui poussent un cerveau humain dans The problem of Sisyphus. On retrouve dans l’ensemble de sculptures présentées ici, Coquillage belge au garde-à-vous (Noir / Jaune / Rouge), à la fois son intérêt pour l’hybridation humain-animal, et son ton provocateur.

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