ART | PERFORMANCE

Jacques Villeglé s’affiche au mur

25 Sep - 25 Sep 2008

Jacques Villeglé réalisera une oeuvre originale et éphémère d’une dimension de 3 m x 8 m, à l’angle de la rue Oberkampf et de la rue Saint-Maur.

Jacques Villeglé
Jacques Villeglé s’affiche au mur

Au milieu des artistes urbains, le jeudi 25 septembre 2008 à 19 heures.
Alors que le Centre Georges Pompidou lui consacre une première grande rétrospective à partir du 17 septembre, Jacques Villeglé réalisera une oeuvre originale et éphémère d’une dimension de 3 m x 8 m, à l’angle de la rue Oberkampf et de la rue Saint-Maur.

C’est dans ce musée à ciel ouvert, au milieu des grapheurs et des riverains, que cet artiste majeur âgé de 82 ans, observateur aiguisé du monde et de la société, a accepté de rendre à la rue une oeuvre dont elle est issue.

Sous l’égide de l’association le Mur (Modulable, Urbain, Réactif) – qui propose à des artistes plasticiens d’investir un panneau publicitaire en collant des peintures originales de trois mètres par huit réalisées en atelier -, l’oeuvre originale de Jacques Villeglé prendra forme en direct et sera exposée quinze jours, avant d’être recouverte par une autre oeuvre.

« Il s’agît donc d’une oeuvre éphémère selon le principe de l’affiche publicitaire », explique Bob Jeudy, président du Mur.

Mis à disposition des artistes avec le soutien de la Ville de Paris et la Mairie du XIe, le Mur a accueilli nombre d’entre eux, tels que l’Atlas, Obey the Giant, Zeus, Mistic… qui ont trouvé dans ce contexte une passerelle entre le public de proximité et une démarche artistique traditionnellement réservée à la sphère privée.

De cette relation entre l’art et la rue ou de l’appropriation de l’espace public, Villeglé en a fait le centre de son oeuvre.

Dès la fin des années quarante, Jacques Villeglé que l’on prénommait « l’affichiste » ou « le rapteur urbain » détournait les affiches pour en faire des oeuvres d’art. Il proclamait ainsi la « guérilla des signes », les affiches étant pour lui les reflets de la culture dominante.

En détournant la fonction première des supports publicitaires, il instillait une certaine forme de contestation politique, d’où est né son alphabet « socio-politique ».

Il concevait différentes séries qui étaient, tour à tour, abstraites, politiques, publicitaires, ainsi qu’une série d’affiches de peintres.

« La lacération représente pour moi ce geste primaire, c’est une guérilla des images et des signes. D’un geste rageur, le passant anonyme détourne le message et ouvre un nouvel espace de liberté. Pour moi, les affiches lacérées rapprochaient l’art de la vie et annonçaient la fin de la peinture de transposition… « , explique t-il.

Empreinte d’effets esthétiques qui se rattachent à la traditionnelle technique du collage, l’oeuvre de Villeglé est un formidable sismographe de nos «réalités collectives» telles qu’elles sont distillées par l’espace urbain.

Villeglé réalise une performance exemplaire
Salué par les jeunes générations, ce « flâneur » inspiré montre encore l’exemple en se produisant le 25 septembre prochain. « Véritable modèle de vitalité et de dynamisme, Jacques Villeglé est un enseignement pour les jeunes artistes que nous défendons », explique Bob Jeudy.

« Il réalise lui-même son oeuvre en atelier et participera au collage… Sa présence dans les grands musées nationaux et internationaux ne l’a pas empêché d’accepter notre invitation, d’une part, parce que le Mur privilégie les artistes urbains, et que, d’autre part, le quartier Oberkampf est en pleine mutation. Pour ces deux raisons, une oeuvre signée de Villeglé y a tout à fait sa place », ajoute t-il.

Entre l’exposition du Musée contemporain d’Epinal qui se prolonge jusqu’au 30 septembre et la rétrospective du Centre Pompidou (du 17 septembre au 5 janvier), la performance de Jacques Villeglé au coeur du quartier Oberkampf est sans aucun doute l’événement artistique de la rentrée.

Performance

Jeudi 25 septembre 2008 à 19h.

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