ART | EXPO

It takes two to tango

13 Mar - 16 Avr 2010
Vernissage le 13 Mar 2010

A partir de matériaux hétérogènes, Erwan Ballan interroge la question du tableau dans une déconstruction et mise à distance des éléments traditionnels de la peinture. Le silicone a remplacé la peinture acrylique ou à l’huile et ce n’est pas à l’aide d’un pinceau que l’artiste travaille cette matière molle, mais en l’écrasant.

Communiqué de presse
Erwan Ballan
It takes two to tango

Erwan Ballan se joue des limites. L’assemblage est au coeur du travail. A partir de matériaux hétérogènes, l’artiste interroge la question du tableau dans une déconstruction et mise à distance des éléments traditionnels de la peinture. Le silicone a remplacé la peinture acrylique ou à l’huile et ce n’est pas à l’aide d’un pinceau que l’artiste travaille cette matière molle, mais en l’écrasant. Dans un premier temps posée sur une petite planche de bois, la matière est rejetée au-delà du cadre par une pression faite à l’aide de plaque de verre. L’oeuvre s’étend dans des débordements incontrolés.

«Sur le verre, écran du voir et support du visible, regard et peinture se rencontrent. Ils ont un rendez-vous dont il reste au spectateur à fixer le moment.» (Erwan Ballan, 2002, exposition «De singuliers débordements», Maison de la Culture d’Amiens). «Ici donc, une plaque de verre compresse violemment la couleur, le dessin est lié à celle-ci de façon organique et court sur le mur, citant au passage aussi bien le dripping de Jackson Pollock que la rigueur de l’abstraction géométrique, tandis que des miroirs et des surfaces littéralement glacées rappellent un — ici uniquement de surface.

Ces citations réactivent dans des procédures aussi simples que farceuses des gestes et des significations passées appartenant à l’histoire du modernisme et invitent le spectateur à questionner son propre rapport à l’histoire via celle de la peinture et de ses conventions. Mais dans ces réactivations, les signes sont pervertis et prennent d’autres apparences, d’autres matérialités, et posent encore d’autres questions comme la présence du corps dans la peinture (entendue comme un corps à réparer avec du silicone). Ainsi se retrouve convoquée une histoire refoulée où les noms de Réquichot ou Fautrier résonnent, hybridés au dispositif récurent de — versus peep-show — pour une version analogique d’un tableau possible.»

Autour de l’exposition
Mardi 23 mars à 19h. Rencontre avec l’artiste.

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