ART | EXPO

It’s Urgent

27 Juin - 30 Sep 2020
Vernissage le 27 Juin 2020

L’exposition « It’s Urgent » présente un panorama des préoccupations et des causes qui paraissent les plus urgentes à plus d’une centaine d’artistes du monde entier. Les créations prennent toutes la forme d’affiches de grand format, sur une proposition du commissaire Hans-Ulrich Obrist.

La Fondation Luma, créée en Suisse en 2004 par Maja Hoffmann, a transformé un ancien site industriel arlésien en centre artistique et culturel : le Parc des Ateliers. L’un des édifices les plus anciens du lieu, le Médico-Social, ouvre ses portes cet été à une programmation particulière, différente de celle prévue avant la crise sanitaire. En particulier le projet « It’s Urgent » conçu par Hans-Ulrich Obrist.

« It’s Urgent » : renouveler les formes de l’art engagé

Le projet « It’s Urgent » est né d’une discussion entre Hans-Ulrich Obrist, commissaire d’exposition, critique et historien d’art suisse, et son ami Édouard Glissant, écrivain et philosophe martiniquais (décédé en 2011). Tous deux réfléchissaient alors à un moyen de renouveler les modalités d’expression de l’art engagé, afin qu’il accède à des lieux susceptibles de toucher un public plus large, au lieu de demeurer confiné dans les espaces d’exposition traditionnels.

Hans-Ulrich Obrist a donc eu l’idée de proposer à plusieurs artistes de s’exprimer au travers d’un même médium : une affiche en grand format, aux dimensions prédéfinies. Le défi ne s’arrête pas là puisqu’il s’agit pour eux de répondre à la question : « Qu’est-ce qui est urgent à notre époque ? ». La première exposition de ces créations a eu lieu sur les panneaux d’affichage de la ville de Copenhague au Danemark, dans le cadre des élections européennes.

« It’s Urgent » : les urgences du monde actuel

L’exposition « It’s Urgent » prend désormais place au bâtiment Médico-Social du Parc des Ateliers d’Arles. Le lieu choisi reflète déjà une urgence du temps présent, lié à la situation sanitaire et à ses conséquences économiques et sociales sur le pays. Sur les murs du bâtiment sont affichées les créations produites depuis 2019, ainsi que de nouvelles œuvres directement inspirées par le contexte actuel.

L’affiche de Suzanne Lacy reprend ainsi la couverture du New York Times consacrée au chiffre funeste des 100 000 personnes décédées du coronavirus aux Etats-Unis, en y ajoutant la question suivante : «Quelle est la valeur des emplois du « care » ?». Elle aborde ainsi le problème de la reconnaissance des métiers du soin et de la santé, si cruciaux dans la crise sanitaire en cours. Au total, plus d’une centaine d’artistes ont joué le jeu. Les Å“uvres promeuvent l’écologie, la solidarité, la justice sociale et les luttes contre les inégalités, le sexisme et le racisme. Simone Fattal appelle à la reforestation tandis que Newton Harrisson incite à cesser d’utiliser du plastique ; Wolfgang Tillmans appelle à la mobilisation politique et Yoko Ono à faire l’amour dans un isoloir. Le ton des affiches est ainsi tantôt idéaliste ou alarmiste, tantôt comique ou provocateur.

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