ART | EXPO

Islandia

23 Jan - 24 Fév 2007

Le consumérisme, la présence des entreprises, l’impérialisme culturel, le progrès technologique, l’identité ainsi que la perte de cette identité et le rapport entre survie et destruction sont au cœur des sculptures et des dessins de Tom Sachs.

Tom Sachs
Islandia

L’artiste américain Tom Sachs ne relève d’aucune tendance de l’art contemporain, mais travaille à partir d’un langage plastique qu’il a élaboré lui-même. Il s’intéresse surtout à la fonction, la forme et l’essence des objets quotidiens. Comme un bricoleur, il exprime un rapport très personnel à ces «choses», qu’il dissèque, reconstruit et s’approprie en en fabriquant minutieusement et à la main des répliques.

Le consumérisme, la présence des entreprises, l’impérialisme culturel, le progrès technologique, l’identité ainsi que la perte de cette dentité et le rapport entre survie et destruction sont au cœur des sculptures et des dessins de Tom Sachs.

Ce dernier ensemble d’œuvres a trait à la génétique et le comportement de la technologie, qu’il explore à partir de dispositifs de réfrigération, de matières chimiques, d’insectes, de cultures d’entreprises et d’une poubelle, parmi d’autres vestiges qui renvoient au mouvement avant-arrière de la physique. Sachs s’intéresse aux déplacements, lorsqu’une entité, une personne ou une société essaie d’en dépasser ou d’absorber une autre. Dans les tableaux et les sculptures Chlordane et Combat, Sachs magnifie les avertissements figurant sur les emballages. La réécriture de ces avertissements à la main souligne la naïveté de cette tentative vaine de circonscrire la nature.

Dans son tableau Raytheon, Sachs encadre en bois la mission statement de l’entreprise. Raytheon (nom qui signifie «lumière des dieux») est un grand fournisseur militaire américain, producteur depuis 1948 de missiles guidés tels que Patriot, Maverick, Sidewinder et Tomahawk. Comme le dit Sachs, «L’affaire de Raytheon c’est l’anéantissement des êtres humains et l’intolérance, comme l’était déjà la Shoah. La publicité passe outre cette réalité, nous assène qu’il faut acheter le produit et qu’alors tout ira pour le mieux, mais elle ne nous parle pas des causes et effets.»

Tom Sachs présente des objets quotidiens, tels un frigo, un climatiseur, une poubelle new-yorkaise ou un menu de chez Hooter’s, non seulement comme instances de la propagande visuelle, mais aussi comme les témoignages d’une promesse non tenue. Mais alors, quelle aurait été cette promesse, et pourquoi nous laisse-t-elle ce sentiment de dégradation ? Sachs s’explique : «Dans un monde qui n’est plus analogue, les traces humaines ont été effacées.»

Tom Sachs vit et travaille à New-York. Ses œuvres ont été largement exposées en Europe et aux Etats-Unis. Parmi ses dernières expositions personnelles, signalons «Nutsy’s» au Deutsche Guggenheim, Berlin, «Survey» au musée Astrup Fearnley d’Oslo ainsi qu’un projet à grande échelle à la Fondation Prada, Milan. Ses œuvres sont présentes dans de nombreuses collections publiques et privées à travers le monde.

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