DESIGN | EXPO

As movable as butterflies. Les chochin du Japon

31 Jan - 19 Mai 2019
Vernissage le 31 Jan 2019 à partir de 19:00

Véritable best-sellers du design international, les luminaires en papier et bambou s'invitent dans tous les intérieurs. Avec l'exposition "As movable as butterflies. Les chochin du Japon", le MADD retrace l'histoire de ce lampion traditionnel, réinventé en 1951 par le sculpteur Isamu Noguchi.

Dernier opus de Japonismes 2018, le Musée des Arts Décoratifs et du Design de Bordeaux présente « As movable as butterflies. Les chochin du Japon » [Aussi mobiles que des papillons]. Si Japonismes aura été l’occasion de fêter cent-soixante ans d’entente commerciale entre la France et le Japon, cela aura surtout été l’occasion d’une incursion dans les cultures japonaises. Côté luminaire, le Pays du Soleil-Levant reste encore associé à l’image des chochin. Ces abats-jours combinant structure en bambou et papier. Composant ainsi des lampes simples et ultralégères, diffusant une lumière tamisée. Si l’existence des chochin est attestée dès le XIe siècle, c’est à partir des années 1950 que les designers modernes s’en emparent. L’exemple le plus notable reste celui d’Isamu Noguchi, sculpteur américain d’origine japonaise, concepteur de la collection Akari. Pour dérouler cette aventure lumineuse, le MADD réunit estampes, photographies et surtout luminaires. Livrant ainsi une exposition qui explore les trajectoires de ces papillons de papier.

Exposition « As movable as butterflies. Les chochin du Japon » : Isamu Noguchi au MADD

Conçus pour abriter des bougies, les chohin se font plus rare avec l’arrivée de l’éclairage au gaz, à la fin du XIXe siècle. Devenant alors plutôt les attributs occasionnels de rituels traditionnels. Au sortir de la Seconde Guerre mondiale, au début des années 1950, le designer Isamu Noguchi reprend néanmoins cette forme pour la réinventer. Le succès est international. Image de simplicité et de fragilité, Isamu Noguchi nomme sa collection Akari [lumière, illumination]. Une collection qui naît de la rencontre entre le sculpteur américain et le fabricant Chochin Ozeki & Co, installé depuis 1893 à Gifu. Et conjuguant savoir-faire artisanal traditionnel et résonance internationale, Akari devient emblématique d’une dynamique alliant simplement tradition et modernité. Dès 1951, Isamu Noguchi et Tameshirô Ozeki commencent à réaliser des centaines de modèles. Quant au titre de l’exposition, « As movable as butterflies », il vient de la manière dont Isamu Noguchi parlait de ses lampes.

Entre tradition et modernité, l’histoire d’un best-seller : chochin et lampes Akari

D’apparence plus fragile qu’ils ne le sont, les chochin conjuguent bambou et papier constitué à partir d’écorce de mûrier. Ce qui tisse un lien de plus avec les papillons : le bombyx du mûrier notamment, ou vers à soie. Sculptures de lumière sans masse, n’encombrant pas l’espace, dès 1956, la galerie parisienne Steph Simon expose des luminaires Akari aux côté de meubles de Jean Prouvé et Charlotte Perriand. Et essaimant parmi les designers modernes, le motif du chochin se démultiplie pour mieux intégrer les intérieurs occidentaux. Jusqu’à l’époque actuelle, via les suspensions Regolit d’Ikea, par exemple. Tandis que le ministère de l’Économie, du Commerce et de l’Industrie japonais l’érige au prestigieux rang d’artisanat traditionnel. Tellement répandus, les chochin semblent parfois n’avoir aucun passé. Une lacune que vient combler l’exposition « As movable as butterflies. Les chochin du Japon ».

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