ART | EXPO

Je t’ai dans Sa peau

14 Mar - 18 Avr 2020
Vernissage le 14 Mar 2020

Vêtements transformés en nouvelles peaux dans lesquelles on peut se glisser, cheveux modelés en forme de nez, de sexe ou d’oreille : les sculptures d’Isabelle Plat bousculent. L’exposition « Je t’ai dans Sa peau » à la galerie parisienne Eric Mouchet dévoile de récentes œuvres, toujours porteuses d’une réflexion politique et écologique.

L’exposition « Je t’ai dans Sa peau » à la galerie Eric Mouchet, à Paris, présente des sculptures d’Isabelle Plat, des œuvres baroques qui abordent des enjeux culturels, écologiques et politiques de notre société. Réalisées à partir d’objets intimes ayant appartenu à des personnes et d’éléments organiques comme des cheveux ou du crin, les sculptures d’Isabelle Plat instaurent une confrontation symbolique mais néanmoins physique d’un corps singulier avec l’espace qu’elles investissent. Par ailleurs, elles font souvent du spectateur un potentiel utilisateur, suivant le concept imaginé par Isabelle Plat de « sculpture d’usage ».

« Je t’ai dans Sa peau » : sculptures d’Isabelle Plat à la galerie Eric Mouchet

Les sculptures d’Isabelle Plat abordent la surface non pas seulement comme une superficie en deux dimensions ou comme la face extérieure d’un corps mais comme une membrane qui peut se tordre et se retourner pour embrasser toute l’étendue de contact possible avec les matières. Des vêtements et accessoires tels qu’un pantalon, un gant, un manteau et une chemise sont ainsi retournés puis un mélange de cheveu, de crin, de tissu et de résine, pétri avec des solvants, de l’enduit et de l’apprêt est ajouté à leur matière intérieure pour renforcer l’ensemble.

Le vêtement comme nouvelle peau, la sculpture d’usage selon Isabelle Plat

Dans la sculpture intitulée Darcey vous offre son Burberry, un luxueux manteau d’homme est doublé d’une chemise de nuit pour femme bon marché orné de petites fleurs. La détonante confrontation de l’élégant et du trivial renvoie à d’autres confrontations et séparations sociales qu’Isabelle Plat transgresse : celles entre les classes, entre les sexes, entre les genres artistiques et entre l’intime et le public.

« Je t’ai dans Sa peau » : une réflexion politique et écologique

Un habit de travail, suspendu par les jambes, ouvert et garni de sangles rouges retenant une assise devient Le bœuf écorché, à la fois évocation étrange de la bête découpée et balançoire accueillante. L’œuvre invite le spectateur à placer son corps dans celui de l’animal imaginaire, dans une sorte de retour sur soi qui passe par l’acceptation d’une animalité souvent niée. A travers cette mise en en forme de ce qui n’est pas directement visible ou de ce qui a été occulté ou rejeté (la personne à qui le vêtement a appartenu, les vêtements mis au rebut, l’animalité), Isabelle Plat propose une réflexion politique et écologique.

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