ART | CRITIQUE

Iron Maiden

PNicolas Bauche
@12 Jan 2008

Morgane Tschiember s’immerge dans la lumière du couchant, entre rouge sang et orange, pour rendre un hommage à la vie. Contre le deuil.

L’exposition Iron Maiden de Morgane Tschiember est tout le contraire : une ode à la lumière, un fil d’Ariane tendu dans une zone iridescente. La mort? Le travail sur la matière, le rendu des reflets métalliques, sa froideur sont autant d’appels du pied à l’inanité biologique.
Il fait froid quand on regarde les œuvres de Morgane Tschiember. Voilà la principale qualité de son travail : il glace le sang, fait grelotter, donne la chair de poule. Qui peut provoquer aujourd’hui un tel état physique grâce à son travail ?

Morgane Tschiember est technique, sensuelle et cérébrale. La chaleur des tons irradie les œuvres dans un perpétuel couchant.
Chez la plasticienne, tout sombre dans la léthargie flamboyante du soleil déclinant : le rouge-orangé se répand comme un fond dans Matière et Mémoire, un diaporama de 13 minutes. Un cactus se détache de cet arrière plan rougeoyant.

L’astre solaire est une image qui revient, mais sur le déclin. Dans Pop Up (2007), c’est un soleil noir, une étoile morte dardant ses derniers feux que l’artiste dépeint, le tout cristallisé grâce à la peinture laquée. C’est là le miracle de cette technique et de l’art contemporain : courir après la vie et l’attraper à l’agonie.

Morgane Tschiember
— Iron Maiden 1, 2007. 3 Feuilles d’aluminium laqué. 270 x 180 x 53 cm
— Iron Maiden 2, 2007. 3 Feuilles d’aluminium laqué. 270 x 180 x 53 cm
— Iron Maiden 4, 2007. 2 Feuilles d’aluminium laqué. 270 x 236 x 60 cm
— Iron Maiden 3, 2007. Feuille d’aluminium laqué. 250 x 162 x 50 cm

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