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Iparterv

15 Avr - 10 Juil 2010
Vernissage le 15 Avr 2010

L'exposition «Iparterv» témoigne de l'effervescence de onze jeunes artistes hongrois d'avant-garde dans les années 50. Elle est aussi la preuve de l’existence d’une volonté de liberté, malheureusement condamnée dès sa naissance et étouffée par le régime totalitaire.

Andras Baranyay, Endre Tot, György Jovanovics, Gyula Konkoly, Ilona Keserü, Imre Bak, Istvan Nadler, Krisztian Frey, Laszlo Lakner, Ludmil Siskov, Miklos Erdely, Tamas Hencze, Tamas Szent Joby
Iparterv

D’avril à juillet 2010 la Galerie Vasarely de l’Institut hongrois de Paris présente «Iparterv», une exposition; mais aussi un témoignage d’une époque. La preuve de l’existence d’une volonté de liberté, malheureusement condamnée dès sa naissance et étouffée par le régime totalitaire.

Le nom «Iparterv» désigne la troisième génération des artistes avant-garde en Hongrie. Il a été donné au groupe d’après celui d’une société de construction de
Budapest, où l’exposition a eu lieu. Après les années 50, caractérisées par une fermeture totale du pays, onze jeunes artistes cherchaient à rejoindre les courants avant-garde internationaux les plus importants de l’époque. Ils s’inspiraient de diverses tendances: de l’expressionnisme abstrait, du surnaturalisme, ou encore du pop-art ; et du groupe hongrois Ecole européenne. Pour l’exposition «Iparterv II», organisée le 24 octobre 1969, quatre nouveaux membres ont adhéré au groupe.

L’exposition organisée à l’Institut hongrois de Paris n’est pas une reproduction de celle de 68-69, mais une sélection des oeuvres des artistes qui faisaient partie du groupe. Le catalogue de l’exposition «Iparterv», sous la direction de Csaba Varga, est édité aux Editions de l’Institut hongrois de Paris.

Continuité et innovation
Les expositions «Iparterv» de Budapest, 1968-1969

1966 – 1968 – 1969. Les guerres du Vietnam et du Proche-Orient, la révolution culturelle chinoise, l’expansion du maoïsme et du néo-trotskisme, les événements de 1968 à Paris et à Prague, l’invasion de la Tchécoslovaquie, les mouvements estudiantins et révoltes d’Amérique du Nord et d’Amérique centrale, l’apparition du concept de la société de consommation post-industrielle ainsi que ses effets concrets, le concept et le fait de l’aliénation, la transformation du structuralisme en religion, les conséquences culturelles du mouvement hippie, du rock and roll et des drogues, la contre-culture, l’esprit et la pratique de l’underground, et en même temps, la réforme du système économique hongrois et son échec immédiat, le processus de la consolidation culturelle en Hongrie représentaient un défi inouï aux artistes hongrois également.

A partir du milieu des années 1960, les expositions organisées, légalement ou semi-légalement, à Budapest témoignaient de la vivacité de l’art progressiste hongrois. Elles démontraient la force et le talent d’une nouvelle génération d’artistes cultivés et ouverts au monde qui était prête à renouer le dialogue avec l’avant-garde hongroise ainsi qu’à intégrer les tendances internationales les plus récentes malgré les conditions politico-sociales défavorables.

Les deux plus importantes expositions de cette époque se sont ouvertes respectivement en 1968 et en 1969 dans l’auditorium d’une société de construction nommée «Iparterv», qui se trouvait – et n’était-ce pas aussi symbolique ? – dans le coeur de la capitale hongroise. Alignées dans l’espace les unes après les autres, préparées dans l’esprit du «hard edge» et du cinétisme, ces oeuvres informelles étaient les représentantes des plus actuels courants artistiques: de l’art minimal, de l’art conceptuel, de l’Arte povera et de l’hyperréalisme.

Comme l’a prouvé le temps depuis lors écoulé, les artistes, qui ont signé ces deux expositions ont profondément changé le statut de l’art hongrois dans l’art universel. Plusieurs d’entre eux, comme Laszló Lakner ou Endre Tót par exemple, sont devenus des artistes de renommée européenne. Jeunes, – tous autour de 30 ans – ils ont apporté une réponse sensible et authentique aux questions internationales de l’époque. Mais cela n’a été guère apprécié par la critique sous influence des politiques.

Parfois en idéalisant d’une manière brutale et vulgaire, parfois en fouillant des monceaux d’écrits philologiques en se donnant des airs importants, mais en tout état de cause avec la même volonté d’éliminer les nouvelles tendances. Et pas tout à fait sans résultat: entre 1970 et 75 plusieurs artistes ont émigré, d’autres ont cessé – quelques-uns définitivement – la création artistique.

Les deux expositions ont prouvé par cette comparaison la continuité de l‘avant-garde hongroise, caractéristique du tournant des années 1910-20 et de la fin des années 40, et a fait luire un instant une possibilité pour l’art contemporain hongrois de faire partie intégrante de la culture visuelle universelle.

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