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14 Jan - 20 Fév 2010
Vernissage le 14 Jan 2010

Les oeuvres de Rainier Lericolais se caractérisent par la manière dont elles représentent les emblèmes d'une culture issue de la seconde moitié du 20e siècle.

Communiqué de presse
Rainier Lericolais
Intangible

«Un jour, il y a bien longtemps, je tombai sur une photographie du dernier frère de Napoléon, Jérôme (1852). Je me dis alors, avec un étonnement que depuis je n’ai jamais pu réduire « je vois les yeux qui ont vu  l’empereur. » Je parlais parfois de cet étonnement, mais comme personne ne semblait le partager, ni même le comprendre (la vie est ainsi faite à coups de petites solitudes), je l’oubliai.» (Roland Barthes)

En 2007, Rainier Lericolais participait à une brève exposition collective organisée par la bibliothèque de l’Ecole Régionale des Beaux-Arts de Rouen. L’ampleur et la qualité de son intervention (un disque, une grande estampe produite à l’école, une playlist et sa jaquette offertes aux usagers de la bibliothèque, une nouvelle sculpture, etc.), l’espace et le temps restreints dont il avait pu disposer, l’attention de Rainier Lericolais pour l’école et son contexte conduisirent son directeur, François Lasgi, à l’inviter à investir, dans un avenir proche, les Grandes Galeries de l’Aître Saint-Maclou.

Rouen, nous apprit Rainier Lericolais au cours d’une conversation, était tout autant à ses yeux « la ville de Marcel Duchamp » que celle de Jean-Pierre Turmel, créateur du mythique label Sordide Sentimental -connu de musiciens du monde entier plus que du grand public (ce qui est la moindre des choses pour un label souterrain). Cette « circonstance géographique » (Rouen est par ailleurs le titre d’un morceau particulièrement troublant composé par Rainier Lericolais en 2007) lui fit rapidement imaginer faire coïncider cette nouvelle exposition avec un projet impliquant Jean-Pierre Turmel -à condition que ce désir soit réciproque (il le fut ) et qu’il soit possible de donner une forme à cette rencontre.

Des musiciens, leur image mais aussi les connexions existant entre ces personnalités et leurs productions sont repris au vol et activés par Rainier Lericolais comme des facteurs plastiques à part entière. L’ouverture de La Chambre claire, à laquelle il est particulièrement attaché, aurait très bien pu remplacer le présent communiqué : elle décrit avec exactitude la nature du contact établi par le biais de l’œuvre (et de la vie) de R. L. avec certaines figures de la musique, et plus généralement de la pensée lorsqu’il les cite, collabore avec eux, ou les représente. Le regard qu’il (dé)peint lorsqu’il réalise leur portrait a l’intensité d’un point de contact réel avec celui ou celle qui écrivit, joua, chanta…

Ainsi le sujet des œuvres semble se dérouler de lui-même (délices des liens et de l’apparent hasard, analogies, identification, etc.) et l’apparition de l’œuvre, sa part sombre et muette peut advenir sans bruit (mais c’est peut-être la fonction secrète du caractère culturel de toute œuvre).

En plus de nouvelles pièces, figureront dans l’exposition un ensemble important d’oeuvres sur papier, des céramiques et un grand « dessin à la colle ». Ces dessins n’ont rien d’une charmante parenthèse dans le travail de Rainier Lericolais : leur beauté même constitue une clé de lecture de la manière dont, ardemment mais secrètement, il déstabilise ses propres expériences.

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