PHOTO | EXPO

Insomnia

26 Fév - 04 Avr 2015
Vernissage le 26 Fév 2015

Dans le projet «Insomnia», Regina Virserius met en espace un rapport entre l’image photographique figée et l’image cinématographique en mouvement. Juxtaposant époque ancienne et monde actuel, elle cherche à explorer la temporalité et l’histoire comme une représentation subjective du passé construite à partir d’images, de souvenirs et de vestiges culturels.

Regina Virserius
Insomnia

Dans son nouveau projet «Insomnia», Regina Virserius met en place dans l’espace un rapport entre l’image photographique figée et l’image cinématographique en mouvement. Entre le songe et le réel, la vidéo met en perspective les repères spatio-temporels en nous faisant plonger dans l’image grâce à l’illusion d’optique.

La tragédie d’Eschyle, Les Perses, récitée par une actrice suédoise, est un point de départ du projet. Regina Virserius choisit Atossa, Reine des Perses, comme personnage central de son récit présenté à travers un ensemble de photographies et la vidéo.

Dans une juxtaposition de l’époque ancienne et du monde actuel, Regina Virserius cherche à explorer la temporalité et l’histoire comme une représentation subjective du passé, construite à partir d’images, de souvenirs et de vestiges culturels.

Intéressée par le phénomène de l’appropriation culturelle, l’artiste utilise la tragédie des Perses afin de mettre en question la vision actuelle du Moyen-Orient, conditionnée par la culture occidentale. Les bas-reliefs anciens côtoient des visuels pris sur Internet, les paysages des chantiers de Ras Al Khaimah sont vus à travers des fenêtres antiques.

Chez Regina Virserius, la photographie est une manière d’appréhender le monde, de le percevoir et finalement de le fabriquer. Elle ne donne pas à voir le sujet en entier mais plutôt ses fragments, suggérés en tant qu’indices. En déplaçant l’objet sur une autre échelle, comme dans le cas des bas-reliefs mésopotamiens, elle change sa valeur et ainsi sa fonction originelle.

Dans la continuité de ses recherches sur le corps et le mouvement, Regina Virserius met au centre de ce projet la figure féminine, incarnée par la Reine des Perses. A travers le découpage, elle cherche à révéler le mouvement du corps, à capter sa présence physique et sa gravité. Le corps apparaît progressivement: il perd pied, il glisse, il chute, il tourne et se retourne. Comme un puzzle, l’image de la femme se forme à partir d’éléments du corps et de représentations historiques, Aphrodite, Hermaphrodite, la Foi.

La vidéo présente, vue d’en haut, deux figures féminines qui cherchent des repères et les limites d’une surface. Le jeu de lumière, les moments d’apparition et de disparition, le décalage temporaire de la vidéo permettent de créer une illusion du corps dans l’espace et sa présence dans le temps.

Dans «Insomnia», il est question de révéler le mouvement, celui du corps qui perçoit et écrit l’histoire, et celui de l’histoire qui est un flux de moments et d’actes de l’homme.

Vernissage
Jeudi 26 février 2015

AUTRES EVENEMENTS PHOTO