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Infinite mercy

15 Mai - 02 Août 2009
Vernissage le 15 Mai 2009

Le chanteur du groupe Suicide avait encore du souffle pour être plasticien. Et si l’esprit punk lui a valu ses célèbres Light Sculptures ("Je me suis dit: "fuck this man", j’ai décroché l’ampoule du plafond et je l’ai plantée sur ma peinture..."), Alan Vega nous dévoile un autre aspect de sa personnalité à travers ses portraits.

Communiqué de presse
Alan Vega
Infinite mercy

« Alan Vega, connu pour être l’un des pionniers du rock électronique minimaliste, cofondateur avec Martin Rev du groupe mythique Suicide au début des années 70, est avant tout un artiste plasticien actif sur la scène artistique New-Yorkaise dès la fin des années 60. Il co-fonde en 1968 le Projet des Artistes Vivants (Project of Living Artists). Situé dans un loft de Manhattan, c’est un des premiers lieux alternatifs New-Yorkais tenu par des artistes et ouvert 24h/24. Dédié à toutes les formes d’art, aussi bien à la musique qu’au cinéma, le lieu devient bientôt un tremplin pour un grand nombre d’artistes, on y retrouve également les nouveaux groupes, dont New York Dolls, Television et Blondie.

Dans cet univers saturé, Alan Vega trouve un environnement idéal pour son oeuvre et poursuit simultanément sa carrière musicale et artistique.
Alan Vega étudie avec Ad Reinhardt au Brooklyn College et se concentre dans un premier temps, sur la peinture.
À partir de la fin des années 60, son intérêt se porte sur la lumière et il crée ses premières Light sculptures, assemblages d’objets divers composés d’ampoules, de lampes, de télévisions et de néons de toutes formes et couleurs.

Anti-esthétique, anti-formelle, son oeuvre embrasse la réalité contemporaine dans laquelle il évolue. En parallèle à l’Arte Povera, son travail en offre pour ainsi dire un pendant ‘made in USA’. Faisant fi de toute préciosité, pour l’une de ses toutes premières expositions à New York en 1972, Vega ramasse dans la rue les matériaux qui constitueront son oeuvre et les présente dans la galerie.
À la fin de l’exposition, il les rend à leur réalité première, les retournant à la rue.

Le MAC Lyon lui consacre sa première rétrospective.

Composée d’un large ensemble d’oeuvres créées depuis 1971, l’exposition présente nombre de sculptures lumineuses dont les Crucifix — série d’oeuvres débutée dès le milieu des années 80 et un large et exhaustif ensemble inédit de dessins et de peintures. Présentant près de 40 ans d’activité, la rétrospective s’achève sur une nouvelle pièce, une installation lumineuse monumentale réalisée pour l’occasion.
Un catalogue largement illustré, contenant de nombreux entretiens avec Alan Vega et des artistes qui lui sont proches, est édité à cette occasion. »

Les Light Sculptures
« J’ai débuté comme peintre. La première fois que j’ai réalisé une « sculpture lumière » je travaillais sur une peinture de grand format de couleur violette. Une seule ampoule éclairait la pièce, et comme j’allais et venais, j’ai remarqué que la peinture prenait différents aspects.
Je n’arrivais pas à obtenir l’unité de couleur que je cherchais et je me suis dit : « fuck this man » ; j’ai décroché l’ampoule du plafond, et je l’ai littéralement plantée sur ma peinture. Cela m’a ouvert à l’idée même de couleur, alors que je voulais la contrôler, j’ai commencé à voir à quel point la lumière pouvait modifier une peinture: c’est la lumière qui détermine la peinture […]. Dés que j’ai commencé à travailler avec l’éclairage, j’ai utilisé de plus en plus d’ampoules, à la place de pigments. Les ampoules de couleur sont devenues ma propre palette. »

Les dessins
« En tant qu’étudiant, vous explorez tous les médias : moi, je me suis principalement intéressé à la peinture.
Je faisais plutôt de l’art abstrait mais j’aimais aussi faire des portraits de sans-abris, appelés aujourd’hui « bums » (clochards). Après l’école d’art, pour gagner de l’argent, j’ai commencé à faire des portraits sur commande. Mais cela sans jamais m’arrêter de dessiner des portraits d’inconnus – désespérés, sans domicile. Pour quelque raison que ce soit, je m’identifie à eux.»

« Je pense que les portraits reflètent l’angoisse et le tourment d’Alan Vega. C’est ça, c’est moi et c’est les gens. Je dessine exclusivement des gens, les visages m’intéressent plus que tout le reste. Je jette la plupart de mes dessins. Il faut que l’inspiration vienne de façon naturelle. Elle vient quand j’écris des chansons ou des poèmes. Il faut juste essayer de plonger au plus profond de soi-même. Pour être franc, je déteste écrire, et curieusement, je ne peux m’y mettre qu’à condition de dessiner un portrait. »

« Quand je regarde mes dessins, je les vois davantage comme des dessins de sculpteurs. Il y a une différence dans la façon d’utiliser le trait. Je vois comment je fais mes trucs, c’est probablement comme sculpter le papier, c’est presque comme tailler avec un crayon. »
« Quand vous regardez les câbles de mes sculptures, ils sont comme des petits dessins, comme des traits de crayons, des traits d’encre. Ils pourraient paraître abstraits, mais ils émancipent mes dessins […] Si je trace ces lignes, mes dessins pourraient être les câbles. »

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