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Independance 1

Communiqué de presse
Régine Chopinot
Independance 1

Horaires: 17h

— Danse: Régine Chopinot
— Son: Nicolas Barillot
— Régie: Gianni Fornet
— Lumière: Maryse Gautier
— Image: João Garcia

«Le rituel d’une enfant — un an et demi jusqu’à l’âge de 4-5 ans — assise sur les genoux de sa grand-mère, chaque soir, à la même heure, après le repas du soir, et avant d’aller se coucher en toutes saisons, qui regarde la mer Méditerranée en Algérie. Ça dure immuablement au moins une heure et c’est en silence, sans parole. Observer le même bout de mer, le même bout d’horizon, par tous les temps, entre chien et loup, lorsque la nuit tombe, jusque dans le noir. Nous habitions un cabanon qui donnait directement sur la plage. Ne rien faire, être là, dans la chaleur du corps de l’autre. Scruter ou pas, voir ou pas, chercher ou pas les changements de couleurs, inventer ou non ce qui disparaît ou apparaît. Le rythme, les bateaux, les vagues, les oiseaux, le vent, la lumière. Contempler, peut-être. Ne rien attendre à part la nuit, les étoiles. Voir les détails ou non, la globalité du paysage, de la nature, de la beauté. Être entre ennui et vide, bien-être et inconnu.
Être dedans soi, en dehors de soi, ne plus être soi, être yeux, peau, museau, oreilles, être animal aux aguets, être caillou, être vagues, dans la suspension, le rêve éveillé, ne plus savoir qui on est, ce qu’on fait, être là. Entre gravité et légèreté. Ce qu’on ne nomme pas, ce qu’on ne nommera jamais parce qu’il n’y a pas de mot pour décrire cette suspension du temps et de la nature. Je vivais comme une vagabonde, sur les rochers, la mer, le sable, le soleil, portée par l’amour de Paule Peurière, femme de silence.» Régine Chopinot