ART | EXPO

In Retrospect

29 Mar - 12 Mai 2012
Vernissage le 29 Mar 2012

Entre minimalisme, constructivisme ou abstraction, les travaux de Lars Englund développent un langage singulier. En effet, ses œuvres s’inspirent de formes existant dans l’architecture, notamment. Elles détournent ainsi de façon inhabituelle les modèles spatiaux de l’architecture et des mathématiques, afin de créer une poésie insolite.

Lars Englund
In Retrospect

Au début des années soixante les peintures abstraites de Lars Englund voient le jour, comme Montage for Film/Concorde (1962), expérimentation de peinture acrylique sur film. Ces dernières présentent un dégradé de nuances délicates de teintes brunes et grises, dans une succession de carrés rayés. Il s’agit d’une suite de plans, comme dans un film. Au fil de la série, les lignes abstraites deviennent des courbes convexes grâce à l’utilisation de dégradés progressifs, les formes bidimensionnelles s’avancent alors optiquement dans l’espace tout en reposant toujours sur les techniques de la peinture.

La peinture murale blanche dépliable Model (1964) marque la transition entre les peintures représentant des structures spatiales et les sculptures dans l’espace tridimensionnel. Une forme filigrane blanche, fixée au mur, se déploie, elle s’étend dans l’espace de la galerie en éclatant la bidimensionnalité de la peinture.

Les premières recherches avec des matériaux industriels de Lars Englund comme le caoutchouc ou le béton ont fortement influencé le développement de ses étonnants Volumes (1964-67): en effet il commence alors à expérimenter de grands coussins d’air fabriqués en caoutchouc. Leurs formes volumineuses rappellent celles d’animaux aquatiques mystérieux. L’artiste crée ainsi une présence unique dans l’espace: «My aim was to literally fill the room, to find a way of making it more a matter of feeling than form.»

Les Surface Support Structure, que Lars Englund produit entre 1968 et 74 — pendant plus de sept ans — sont constituées d’éléments moléculaires qui se composent de nouvelles formes spatiales reproductibles à l’infini. Ces grandes structures complexes faites en polycarbonate s’appuient sur des lois mathématiques empruntées aux dômes baroques ou encore à celui du Crystal Palace de Joseph Paxton de l’exposition universelle de 1851. Avec une minutie quasi maniaque, Lars Englund s’approprie la structure mathématique de ces architectures pour les unir aux formes organiques. Ces modules, ainsi créés, deviennent les éléments de base permettant d’élaborer de façon illimitée de nouveaux espaces.

Selon le concept d’espace tridimensionnel du sociologue français Henri Lefebvre et considérant la diversité des «In Retrospect», on peut affirmer que Lars Englund réussit à produire toujours de nouvelles formes et de nouveaux espaces.

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