ART | EXPO

Impasse

05 Mai - 05 Juin 2010
Vernissage le 05 Mai 2010

Gaël Davrinche et Jeanne Susplugas élaborent une esthétique enfantine a priori innoffensive mais qui, en un instant, se charge d'ambiguïté.

Gaël Davrinche, Jeanne Susplugas
Impasse

L’enfance est omniprésente dans l’ensemble du travail de Gaël Davrinche, elle se veut le filtre qui positionne les images produites, à la fois hommage aux grands maîtres revisités et totale irrévérence…

Dans les dessins du Minotaure (d’après les célèbres séries de Picasso) c’est par le geste premier du peintre que le dessin pur ou «colorisé» se construit, se détruit et se recompose autour de l’oeuvre à laquelle il se réfère, et révèle la fraîcheur maîtrisée et ironique de sa propre méthode.

Liées à la même thématique du taureau Gaël Davrinche nous propose ici ses premières sculptures –bb toro et toro-. Oscillant entre design, jouet et sculpture archaïque, elles se présentent par paire: père et fils. «La tauromachie se fait ici le support à une réflexion beaucoup plus large, c’est-à-dire: les questions de la transmission, de l’éducation, de l’héritage culturel…»

Ses oeuvres produisent un double effet, celui de la familiarité du déjà-vu et celui de l’inattendu (les lames sous le corps du taureau: fil du rasoir ou bascule ?) et c’est ce qui fait la force de l’oeuvre en même temps que son charme «léger».

Au fil du rasoir, sur le fil, c’est aussi ce qui caractérise l’oeuvre de Jeanne Susplugas. Son travail, comme elle le définit elle-même, se situe « à la limite ». Les dispositifs que l’artiste met en oeuvre révèlent une troublante intimité, une poésie aussi fragile que radicale.

Dans le travail de Jeanne Susplugas, le ton est plus grave parce qu’il fait référence à une expérience plus personnelle celle de la relation au corps érotique ou maladif, et à celle des addictions, en particulier aux médicaments.

Corridors et couloirs, boîtes pharmaceutiques et ordonnances, présents dans ses installations, ses vidéos et ses photos, deviennent comme la métaphore de nos enfermements et de notre aliénation.

Les dessins proposés ici, simples et colorés, réalisés jour après jour, ne sont anodins qu’en apparence et nous amènent à lister nos maux de société et nos questionnements les plus intimes : procréation, maladie, relation au social…

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