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Illuminations

06 Mai - 27 Juil 2008
Vernissage le 05 Mai 2008

Saul Steinberg était un touche à tout. Dessinateur, caricaturiste, scénographe, son oeuvre est à mi-chemin entre le dessin d’architecture et la calligraphie, entre humour et poésie. L’étude des caractères, la courbe de l’écriture et le geste de la main sont omniprésents chez celui qui se disait un "écrivain qui dessine".

Communiqué de presse
Saul Steinberg
Illuminations

Pendant 60 ans, Saul Steinberg (1914-1999), artiste américain d’origine roumaine, a illustré de
son talent les pages et couvertures du New Yorker. En plus de son travail de dessinateur, Saul
Steinberg fut également un immense propagandiste, caricaturiste, illustrateur, graphiste,
muraliste, dessinateur de mode et de publicité, scénographe, créateur infatigable de livres
d’images, et artiste de galerie. Steinberg fait aujourd’hui l’objet d’une rétrospective majeure
dont la tournée américaine s’est achevée l’an passé. La Fondation HCB est la première étape
de sa tournée européenne. L’exposition est organisée par le Frances Lehman Loeb Art
Center, Vassar College, conçue par Joel Smith, aujourd’hui conservateur du département de
photographie à l’université de Princeton. L’exposition sera présentée dans plusieurs villes
d’Europe sous la direction de la Saul Steinberg Foundation de New York, avec le généreux
soutien de la Terra Foundation for American Art et un financement supplémentaire de la
PaceWildenstein Gallery.
 
Cette rétrospective est le premier regard porté sur l’extraordinaire contribution de Saul
Steinberg à l’art du XXe siècle, et sur son rôle de calligraphe des temps modernes, combinant
le mot et l’image pour exalter le regard et l’esprit de son public. 
 
Steinberg et Cartier-Bresson
 
Henri Cartier-Bresson, dont la passion première était la peinture, disait souvent « dessiner est
un dur plaisir ». Dans l’ouvrage Ombres et reflets, son ami Steinberg prolongeait ainsi sa
réflexion : « Il est difficile de reproduire la nature dans toute sa réalité substantielle, d’en saisir
la vérité intrinsèque ; cela exige beaucoup d’effort, un engagement auquel on se soustrait par
paresse – il est tellement plus commode, moins fatiguant, d’inventer ». Cartier-Bresson et
Steinberg s’étaient rencontrés en 1947. À la mort de Steinberg, en 1999, Cartier-Bresson
écrivait : « We had an invisible link ». Cartier-Bresson se réjouissait du projet, porté par Agnès
Sire, directrice de la Fondation HCB, de montrer le travail de Steinberg qu’il admirait et tenait
pour l’un des grands créateurs du siècle. Cette exposition rend hommage, l’année du
centenaire d’Henri Cartier-Bresson, à leur mutuelle admiration et à une œuvre extraordinaire. 
 
Le génie pluriel de Steinberg
 
Saul Steinberg: Illuminations présente une centaine de dessins, collages et assemblages
réalisés des années 1930 aux années 1990.  Esprit de génie, Steinberg est également connu
comme l’un des plus grands dessinateurs de l’époque moderne. Le dramaturge Ionesco disait
de lui : « Je crois qu’aucun autre artiste n’a su comme lui ou n’a réussi comme lui à faire de la
caricature un langage et une critique métaphysiques ». Sont dévoilés pour la première fois
tous les éléments de sa carrière – de ses dessins méconnus des années 1930 aux créations
des dix dernières années de sa vie. L’activité riche et variée de Steinberg débuta dans les
années 1930, à Milan, pendant ses études d’architecture, quand il publia des caricatures dans
un journal italien antifasciste. Son premier dessin fut publié dans le New Yorker en 1941, avant
même son arrivée aux Etats-Unis, alors qu’il attendait son visa à Saint Domingue. Il deviendra
dans les décennies suivantes l’un des artistes les plus populaires aux Etats-Unis. 
 Son trait élégant, incisif et inventif a été vu et imité dans les journaux intellectuels autant que
dans les cartes de vœux, apprécié par un vaste public – sensible à son style moderne et à son
esprit inclassable – entre humour, caricature et fable politique. 
 
Un écrivain qui dessine
 
Steinberg disait de lui-même qu’il était « un écrivain qui dessine ». Il ajoutait : « plus qu’un
peintre peignant, je me sens chef d’orchestre », décrivant ses dessins comme des « leurres
fascinants ». Né en 1914 à Râmnicul Sărat, en Roumanie, élevé dans la petite bourgeoisie
juive de la Bucarest de l’entre-deux-guerres, Steinberg suit pendant un an les cours de lettres
et philosophie à l’université de Bucarest avant de s’installer à Milan en 1933 pour étudier
l’architecture. En 1941 il quitte l’Italie fasciste, devient citoyen américain en 1943, participe à la
Seconde Guerre Mondiale en tant qu’officier de marine. Il connaît rapidement le succès
comme dessinateur satirique en collaborant à d’importantes publications (New Yorker, Life),
puis acquiert une renommée internationale grâce aux expositions organisées dans le monde
entier et aux recueils de dessins. Jusqu’à sa mort en 1999, il partageait sa vie entre New York
et Springs. Dans l’analyse qu’il fait de l’œuvre de Steinberg, Joel Smith montre en quoi ses
études d’architecture et son ascension rapide vers le succès en tant que caricaturiste dans
l’ère fasciste milanaise lui ont permis de subtiles inventions graphiques. L’introduction au
catalogue de l’exposition (publié en anglais uniquement aux éditions Yale University Press)
par le poète et critique Charles Simic, fait remonter les origines de la sensibilité tragi-comique
de Steinberg dans le “Balkan bazaar” de sa Roumanie natale. Les archives Saul Steinberg
sont aujourd’hui conservées à l’université de Yale. 
 
Dès les années 1950 et pendant plus de 40 ans, le travail de Steinberg a été largement
exposé dans les musées et les galeries en Europe. Steinberg: Illuminations permettra au
public européen de reprendre contact avec la diversité et le génie de son art – et de présenter
cette grande œuvre aux nouvelles générations.

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