ART | EXPO

I’ll Come Back Later

09 Fév - 30 Mar 2013
Vernissage le 09 Fév 2013

Le travail de Mark Raidpere explore avec une sensibilité les dilemmes et les anxiétés de l’esprit humain, sa solitude irrépressible et son destin tragique. Teintée de connotation sociale, sa recherche s’inspire souvent de son propre environnement familial mais se concentre aussi parfois sur les marginalisés, la violence urbaine et la vie de la rue.

Mark Raidpere
I’ll Come Back Later

Les Å“uvres présentées dans cette exposition témoignent avec évidence de la complexité du travail de Mark Raidpere, montrant les similarités et différences entre ses recherches passées et présentes. Au cours des dernières années, Mark Raidpere a développé un style unique, suspendu entre les sphères publique et privée, objectivement documentaire mais aussi onirique et visionnaire. L’artiste pratique délibérément l’introspection dans ces travaux autobiographiques levant un voile sans pitié sur sa vie privée. Ainsi, la vidéo 09/12/07 – 05/04/09 (2009) présente le manque de communication avec son père avec une simplicité hypnotique et obsessive. Ce sujet était déjà présent dans ses Å“uvres plus anciennes comme Dedication (2008), traitant de la relation de sa mère et son père, ou encore avec Father (2001), travail évocateur présentant son père dans la solitude mélancolique de son foyer.

Mark Raidpere présente aussi de nouvelles œuvres photographiques prises à Naples l’été dernier, medium caractéristique de ses premiers travaux comme les autoportraits célèbres de la série Io (1997) où il montre son corps nu et tourmenté par sa posture nerveuse communiquant peine et aliénation. Pour la première fois après de nombreuses années, il nous montre aussi Damage (2012), une nouvelle série d’autoportraits moins dramatique où il se tourne plus en dérision.

Dans les paysages urbains de Naples, l’objectif de l’artiste capture des moments inattendus et révélateurs. Il se perd dans les méandres des ruelles saisissant les sensations et les nuances d’un microcosme d’événements improbables. Ils semblent ironiques au premier coup d’œil mais à y regarder de plus près, ils engendrent des sentiments contradictoires, étriqués entre décadence et solitude, peur et regret, beauté et souffrance, vulnérabilité et isolation, marginalisation et délabrement, séparation et détachement.

Ces images esquissent un voyage intime dans la poétique de l’artiste. Elles se font les emblèmes d’une stratégie esthétique complexe offrant un modèle d’investigation appliqué préalablement au microcosme de Naples. Cette stratégie devient plus universelle à Paris, soulignant la misère, les malaises, les perturbations et les contradictions typiques de nos temps incertains.

Eugenio Viola, 2013

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