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Il est interdit d’interdire !

10 Nov - 27 Nov 2011
Vernissage le 10 Nov 2011

Quatre séries d'oeuvres répondant au thème de l'interdiction sont présentées dans cette exposition consacrée à la photographie. L’interdiction est ici subtile, quotidienne, saugrenue: un jeune homme n’ayant pas le droit de vivre en France et se battant pour y rester, un vigile peu réglementaire, des barrières bien fragiles et des photos d’identité... souriantes !

Célia Bonnin, Sandra Schmalz, Valerio Vincenzo, Aleksandar Zaar
Il est interdit d’interdire !

Dans ses photographies, Célia Bonnin s’attache à mettre en avant l’Homme dans la ville, usine à rêves et désillusions, où chacun cherche sa place et aspire à une certaine reconnaissance par la société. Elle s’intéresse depuis 2010 aux jeunes majeurs sans papiers, et suit notamment le quotidien d’un jeune kurde réfugié en France, où il mène un combat pour ne plus être défini par ce statut de sans-papiers qui le rend hors-la-loi aux yeux de la société.

Les photographies de Sandra Schmalz parlent aussi de l’identité culturelle, de la mémoire collective et de la trace humaine. Sandra Schmalz voit les barrages comme des interventions temporaires marquées par l’homme dans l’espace. Elles limitent la liberté de manoeuvre. Elles bloquent les chemins habituels. Elles nous forcent à traverser l’espace autrement et à redéfinir notre environnement.

«Il ne faut pas rigoler avec vos photos d’identité !», c’est la consigne placardée en majuscules sur les 6000 cabines Photomaton agréées par le Ministère de l’Intérieur. Valerio Vincenzo réalise la série Interdit de sourire dont le but est de s’interroger sur cet encadrement drastique de la photo d’identité, qui, en interdisant au sujet d’être lui-même pour avoir l’expression la plus neutre possible, nie son identité propre, son humanité. En recréant l’ambiance des cabines Photomaton agréées, cette série confronte des photos d’identité neutres et des photos d’identité que l’administration juge désormais non-conformes.

Le passage des frontières, la relation aux forces de l’ordre et à l’uniforme en général, ont toujours été très présents dans l’histoire du photographe Aleksandar Zaar. Récupérées abusivement par les politiques, les questions de sécurité et d’insécurité sont aujourd’hui «à la mode». Prenant le contrepied de ces questions, et non sans une certaine touche d’humour, l’artiste a ainsi créé une collection d’uniformes et d’accessoires déclinés en 7 couleurs vives et joyeuses.

Au cours du vernissage de l’exposition, un studio photo sera installé et encadré par Valerio Vincenzo, faisant écho à son travail sur les photos d’identité et sa série Interdit de sourire // Smiling is not allowed. Les modèles seront tirés au sort et leurs portraits seront exposés sur les baies vitrées de Point Éphémère.

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