ART | EXPO

Ikones dans la chapelle

17 Déc - 02 Fév 2003

Les Ikones, aquarelles ou compositions en technique mixte, résonnent de la forme du cadre ancien où elles sont placées. À l’Ensba, disposées dans une structure en bois percée de fenêtres, elles sont éclairées de lumière fluorescente.

Communiqué de presse
Sarkis 
Ikones dans la chapelle

Alors que le Passage de Retz accueille ses « Ateliers comme exposition » (jusqu’au 6 janvier 2003) et que l’Auditorium du Louvre programme deux rencontres avec l’artiste autour de ses films, Sarkis présente à l’Ecole nationale supérieure des beaux-arts, : « Ikones dans la chapelle », dans la nef de la Chapelle des Petits-Augustins.
Sarkis conçoit des Ikones depuis 1985. Il s’agit souvent d’aquarelles, mais aussi de compositions qui recourent à l’utilisation de techniques mixtes, cire, ajouts d’images, objets… chaque fois en rapport avec le cadre ancien qui le renferme et fait naître la forme intérieure. Ces séries que Sarkis accroît progressivement au fil du temps, ont été présentées à plusieurs reprises, d’abord en 1989, au Musée des beaux-arts de Nantes avec les 103 aquarelles. Une nouvelle série est dévoilée en 1995, à la Kunst und Ausstellunghalle de Bonn puis à Thessalonique en 1997, mais c’est à l’occasion de « Sarkis 21.01.2000 — 09.04.2000 » au CapcMusée d’art contemporain de Bordeaux qu’un ensemble important est présenté. À l’occasion de l’inauguration des vitraux qu’il conçoit pour l’Abbaye de Silvacane en 2001, Sarkis révèle enfin 109 de ses Ikones dans un corridor de pin clair qu’il a dessiné.

L’Ensba présente pour la première fois 125 des 150 Ikones que Sarkis a conçues jusqu’à aujourd’hui — il s’agit là de la collection personnelle de l’artiste — dans une structure en bois percée de fenêtres et éclairée de fluo. Cet ensemble prend une dimension nouvelle dans l’espace particulier de cette Chapelle des Petits-Augustins. Un dialogue s’établit entre cet ancien lieu de culte devenu galerie de sculptures comparées et la démarche singulière de l’artiste, qui n’est pas sans rappeler la mise en scène des iconostases. On y retrouve les constantes du travail de Sarkis que sont la réutilisation d’objets, la réalisation d’espaces théâtralisés, l’œuvre identifiée à un cheminement interprétatif ouvert, où la lumière et le silence interviennent et l’exposition conçue comme un parcours qui explicite la biographie de l’artiste.
En baptisant ses œuvres Ikones, Sarkis rend compte de son histoire personnelle, de ses racines arméniennes comme de sa naissance dans l’ancienne Byzance et renoue ainsi, en la réinterprétant, avec la tradition qui a fondé le règne de l’image en Occident. L’icône, cette image, concentrée, immuable, renvoie aussi à la question si chère à Sarkis du rituel qu’il ne cesse d’explorer, sous de multiples formes, dans son approche de l’œuvre d’art.

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