ART | EXPO

Identification : exercices de terrain après Katalin Ladik

01 Juin - 01 Juil 2017
Vernissage le 01 Juin 2017

L’exposition « Identification : exercices de terrain après Katalin Ladik » à La Box, à Bourges, rassemble des photographies, collages, sculptures, peintures et performances de six femmes artistes contemporaines originaires d’Europe centrale et orientale. Des œuvres qui explorent la notion d’identification et dessinent les contours de la Yougoslavie féministe contemporaine.

L’exposition « Identification : exercices de terrain après Katalin Ladik » à la galerie La Box, à Bourges, réunit les œuvres de six artistes contemporaines originaires d’Europe centrale et orientale pour explorer divers processus, récits et contextes dans lesquels s’inscrit un principe d’identification.

Katalin Ladik, une figure de référence dans l’analyse de l’identification

Le titre de l’exposition, « Identification : exercices de terrain après Katalin Ladik », fait référence à une performance réalisée en 1975 par Katalin Ladik, artiste yougoslave d’origine hongroise, sur les marches de l’Académie des beaux-arts de Vienne. L’œuvre intitulée Identifikacija (Identification), qui en est tirée est composée de deux photographies. Sur l’une d’elle, Katalin Ladik se tient debout sur les escaliers menant à l’entrée de la grande institution viennoise, devant le drapeau yougoslave suspendu en une longue bande verticale depuis le premier étage. Sur l’autre, elle se tient au même endroit mais derrière le drapeau.

L’œuvre évoque la notion d’identification sur de multiples plans. Elle s’intéresse au statut du citoyen comme élément appartenant à un bloc politique précis, à la relation de celui-ci au pouvoir de l’Etat ou à celui d’une institution ou d’une classe sociale supérieure, mais aussi, en tant que femme, à la condition de l’artiste au sein d’un système très patriarcal.

De Jasmina Cibic à Katarina Sevic, la carte artistique de la Yougoslavie féministe contemporaine

L’œuvre de Katalin Ladik est un point de départ pour l’exposition qui s’inscrit dans le programme « Re:Territories » mené par l’Ecole nationale supérieure d’art de Bourges autour de la question des traumatismes laissés par les conflits politico-ethniques. Alors que la guerre fratricide qui a démantelé l’ex-Yougoslavie continue de fragiliser les espoirs européens de fédération, l’exposition entend montrer que celle-ci est possible à travers la démarche de six femmes artistes contemporaines issues d’Europe centrale et orientale. Les œuvres de Jasmina Cibic, Šejla Kamerić, Luiza Margan, Tanja Ostojić, Selma Selman et Katarina Šević tracent les contours d’un territoire artistique et intellectuel délivré des cadres patriarcaux ou patriotiques qui est celui de la Yougoslavie féministe contemporaine.

Les collages de l’artiste slovaque Jasmina Cibic analysent la dimension visuelle et spectaculaire des processus d’identification dans le champ politique. Ils associent des vues de paysages prises par les photographes du maréchal Tito lors de ses voyages officiels et des schémas et plans architecturaux dessinés pour la ville de Belgrade lors de la première conférence du Mouvement des non-alignés en 1961. Ainsi sont déconstruits les mécanismes par lesquels le langage visuel, l’art et l’architecture peuvent être utilisés dans la construction de l’État et la mise en place d’un pouvoir.

Chez Selma Selman, c’est l’identification comme catharsis
 qui est abordée. La série de photographies Mercedes 310 montrent l’artiste revêtue d’une robe blanche immaculée et de gants de travail tachés, assise à l’arrière d’une camionnette utilisée par son père pour transporter les déchets qu’il récupérait. Une revendication provocante de son identité rom, en même temps qu’une façon de la transcender par l’esthétisation.

AUTRES EVENEMENTS ART