ART | EXPO

I Believe in Jim Jones

10 Sep - 08 Oct 2011
Vernissage le 10 Sep 2011

«I Believe in Jim Jones» (Jim Jones était un pasteur évangéliste connu pour avoir empoisonné ses adeptes) ne traite pas du phénomène de culte de la personnalité sur un mode documentaire, mais est plutôt un point de départ pour la création d’œuvres qui illustrent visuellement l’idée d’hypnose.

Gavin Perry
I Believe in Jim Jones

Jim Jones était un pasteur évangéliste connu pour la façon dont il a manipulé ses adeptes, tel un gourou de secte, pour les entraîner dans un acte ultime de foi. En employant le procédé du culte de la personnalité, il parvint à leur faire ingérer un cocktail empoisonné à base de cyanure de potassium, tuant au final une vaste majorité de sa congrégation et produisant ce qui deviendra le tragique «massacre de Jones town».

L’Histoire est remplie de bon nombre de ce genre d’individus charismatiques, ainsi que d’idéologies, qui ont causé la perte de ceux prêts à commettre le sacrifice suprême. Très souvent, ces personnages mélangent foi et transcendance, afin d’offrir une promesse de rédemption et de félicité éternelle et la plupart du temps ils invoquent une sorte de mysticisme qui autorise les disciples à se comporter de manière inhabituelle pour eux. Ainsi, se coupant de toute relation avec leurs amis et leur famille, de même qu’avec la société en général, ils agissent contre leur propre intérêt. Ils sont hypnotisés.

«I Believe in Jim Jones» ne traite pas pour autant du phénomène de culte de la personnalité sur un mode documentaire, mais est plutôt un point de départ pour la création d’œuvres qui illustrent visuellement l’idée d’hypnose. Lorsque l’on regarde les feuilles d’argent sur papier, les images de traits incisés dans le matériau font apparaître un treillage de formes géométriques. Rappelant les vitraux de Frank Lloyd Wright, Gavin Perry produit des images se référant aux hallucinations visuelles et autres effets d’optique divers.

Perry évoque ses propres expériences de mémorisation sous influence de drogues hallucinogènes tels que le LSD et les champignons. Étant enfant, il se souvient d’effets visuels similaires lorsqu’il «observait» le soleil en ayant les yeux fermés ou quand il pressait ses doigts contre ses paupières. Il imagine ces images comme étant les dernières que l’on pourrait voir si l’on succombait au poison. En commençant par un dessin au crayon à la fois planifié et improvisé, l’ensemble est créé grâce à un procédé méticuleux et répétitif: chaque motif géométrique est travaillé individuellement, délimité des autres à l’aide de scotch; Perry, ensuite, applique un durcisseur à l’intérieur du motif avant d’y déposer la feuille d’argent. Il en résulte une surface subtile, austère, modulée par l’enchevêtrement des formes géométriques sur le papier d’argent.

Les sculptures, bien que fantasques, révèlent en fait l’idée d’une lente anesthésie, d’une entropie. De l’utilisation, voire du recyclage, de divers éléments et matériaux (un ballon de plage, une barre métallique, des débris de bois, de la résine pigmentée, un néon), découle la notion de délabrement. En faisant un clin d’œil au désormais célèbre «cocktail» bu par Jim Jones et ses disciples, dont l’ingestion fut aidée par du jus de raisin, Perry a recouvert ces objets avec de la résine fluorescente rose-orangé. Cette résine agit comme un écran visuel mais aussi comme un moyen de ralentir leur mouvement dans le temps. Enfin, l’installation en néons conclut en «purifiant» les œuvres précédentes dans une étrange et apocalyptique nuance bleutée, élevant tout ce qu’elle rencontre à un état d’angélisme.

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