ART | CRITIQUE

Holy Holy Hole

PCamille Goujon
@12 Jan 2008

Installation du plasticien Christophe Hamaide Pierson réalisée en collaboration avec le défilé des stylistes Vava Dudu et Fabrice Lorrain...

Une foule bigarrée attendait devant le porche de Console pour assister à l’installation du plasticien Christophe Hamaide Pierson réalisée en collaboration avec le défilé des stylistes Vava Dudu et Fabrice Lorrain.

Passé le hall d’entrée, on pénètre dans un espace noyé par l’obscurité, rempli de spectateurs qui déambulent en jouant des coudes au rythme d’une musique électro.

L’ambiance festive facilite les échanges entre le public. Alors que l’on commence à draguer son voisin dont on distingue à peine le visage, un claquement sec et une légère douleur entre les omoplates nous surprend. Une femme vêtue de noir et de résille nous taquine du bout de son fouet. Sa voix est métallique, son regard fixe et enjôleur rend mal à l’aise.
Les modèles vont au devant du public intimidé par ce contact aguicheur et masochiste. On ne sait plus qui regarde, qui joue, qui défile…

Seuls quelques faisceaux lumineux percent l’obscurité par intermittence. Des trous ont été perforés dans le sol. Il faut se mettre à quatre pattes pour distinguer ce qui se passe au travers. Comme un trait d’union reliant les deux espaces, ces trous laissent apercevoir la performance qui se déroule au sous-sol.
Au contraire du rez-de-chaussée, le sous-sol est baigné d’une lumière éblouissante, hachée par de violents stroboscopes. D’autres personnes défilent sous nos pieds, chacun de leur mouvement est redessiné et décomposé par la lumière, comme s’il s’agissait d’une chorégraphie.

Une bande sonore conçue spécialement pour cette installation achève de nous enivrer et très vite on ne détermine plus qui est acteur ou spectateur de la performance.

Cette installation par son jeu de lumière et son univers sonore crée un espace dont on ne distingue que des bribes d’architectures, de sons, de corps, de couleurs. On est installé dans une ambiance festive qui vite nous extasie.

Le défilé et le vernissage sont ainsi désacralisés par l’interaction qui se noue entre les différents protagonistes.

L’installation conçue spécifiquement pour l’espace Console, consiste en un dispositif sonore et lumineux. Des trous ont été perforés dans le sol entre le rez-de-chaussée et le sous-sol afin de créer un jeu entre les deux espaces. Bande sonore réalisée en collaboration avec Maya.

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