DANSE | SPECTACLE

Montpellier Danse | Tel Aviv Fever

02 Juil - 03 Juil 2018

Offrant trois cartes blanches à trois chorégraphes contemporains israéliens, le Ballet du Capitole présente Tel Aviv Fever. Avec Hillel Kogan (Stars and Dust), Yasmeen Godder (Mighty Real) et Roy Assaf (Adam) : une soirée intense en découvertes et créations.

Lancée début juin, la Saison France-Israël 2018 va se prolonger jusqu’en novembre. Soit l’occasion de retrouver ou découvrir des artistes israéliens dans tous les domaines des arts. Film, théâtre, arts plastiques, mais aussi danse et ballet contemporains. Dans ce contexte de dialogue, Le Ballet du Capitole, dirigé par Kader Berlarbi, propose Tel Aviv Fever. Trois pièces chorégraphiques réunies au sein d’une même soirée. Carte blanche offerte à trois chorégraphes contemporains israéliens, Roy Assaf, Yasmeen Godder et Hillel Kogan, la première de Tel Aviv Fever s’est déroulée le 22 juin dernier au Théâtre de la Garonne de Toulouse. Initiative portée par Kader Berlarbi, Jacky Ohayon (directeur du Théâtre de la Garonne) et Jean-Paul Montanari, directeur de Montpellier Danse, Tel Aviv Fever ouvre ainsi une fenêtre sur la création chorégraphique israélienne la plus actuelle. Avec les pièces Adam de Roy Assaf, Mighty Real de Yasmeen Godder et Stars and Dust d’Hillel Kogan.

Tel Aviv Fever : le Ballet du Capitole s’empare de la danse contemporaine israélienne

La soirée Tel Aviv Fever réunit ainsi trois chorégraphes aux démarches distinctes. Avec le solo Mighty Real (interprété tour à tour par Kayo Nakazato et Ichika Maruyama), Yasmeen Godder livre une pièce en forme d’exploration de la féminité. Proche de la performance, Mighty Real recèle une tension très forte. Loin de la petite chose fragile, la femme de Mighty Real bouillonne, exulte, crie, rampe. Avec une puissance qui irradie la scène. Cultivant également une approche corporelle, Roy Assaf présente Adam. Chorégraphe habitué à développer une danse au plus proche du physique, Adam mobilise ainsi onze danseurs, tous vêtus de justaucorps couleur chair. Chorégraphie dansée et parlée, gestes et mots s’y égrènent. Coude, coude, œil, menton. Tombe. Cou, cou, cou, pieds. Abdo, fesses, corps, pieds… Créé pour répondre à une commande de la Batsheva Dance Company, Adam livre un moment de présence, focalisé sur les liens entre actes et mots.

Adam (Roy Assaf), Mighty Real (Yasmeen Godder) et Stars and Dust (Hillel Kogan)

Avec Stars and Dust, le chorégraphe Hillel Kogan interroge les clichés, les stéréotypes. Y compris ceux qui accompagnent (voire précèdent) la danse classique. Pièce pour six danseurs, Stars and Dust joue sur le rigorisme du ballet. Son côté souriant et illusoire, dissimulant la souffrance, le travail acharné. Et l’incroyable opération de sélection préludant à la finalisation d’un spectacle de ballet classique. Avec une pointe d’humour, l’une des danseuses, par exemple, se fige, tenant l’équilibre d’une position exigeante. Les autres danseurs déposent alors des baguettes (de pain) sur toutes les parties de son corps. De quoi faire ressortir le cocasse un peu glaçant de cette quête de perfection. Aucune des baguettes ne tombe, la danseuse est parfaite, et chacun des danseurs reprend son morceau de pain. N’ayant pas pour ambition d’endormir les spectateurs avec une beauté un peu fade, Tel Aviv Fever secoue les attendus.

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