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Haut et Court. Who has the fun, Is it always the guy with the gun

14 Avr - 13 Juin 2010
Vernissage le 13 Avr 2010

Cette rétrospective du travail de Philippe Perrin de 1986 à 2010, entre photographies et installations, propose un parcours dans l’oeuvre d’un artiste atypique, un dandy postmoderne à l’humour corrosif et au lyrisme explicite.

Philippe Perrin
Haut et Court. Who has the fun ? Is it always the guy with the gun ? 1986-2010

Du 14 avril au 13 juin, la Maison Européenne de la Photographie présente une rétrospective du travail de Philippe Perrin de 1986 à 2010, entre photographies et installations, un parcours dans l’oeuvre d’un artiste atypique.

«Que les premiers travaux de Philippe Perrin se soient déployés autour de la figure d’Arthur Cravan, poète et boxeur, esthète du scandale au raffinement brutal, incarnation vivante de la volonté rimbaldienne («Il faut être absolument moderne»), neveu d’Oscar Wilde, imposent de façon flagrante la filiation de l’artiste avec le dandysme, cette étrange et éclectique phalange métissant les anachorètes aux ultra-mondains, les désespérés chroniques aux insouciants noceurs.

Philippe Perrin, dandy postmoderne à l’humour corrosif et au lyrisme explicite, démiurge mystico-trash au sourire de faussaire façonnant un univers pétri à la sueur du ring, au sang des idoles du grand banditisme, à la légende noire et dorée du Rock’n’roll, aux relents nauséabonds d’un monde qui n’en finit plus de se saccager lui-même.

Philippe Perrin, alchimiste sulfureux des tautologies exténuées où s’épuise notre société. Philippe Perrin, manipulateur hors pair du cynisme ambiant, contrefacteur irrévérencieux d’images cultes, potache hédoniste et décomplexé se mettant en scène façon délinquant de l’art contemporain, hybride improbable mi-Scarface, mi-James Dean, mis aux arrêts par Nicolas Bourriaud et un collectionneur.

Philippe Perrin, contrebandier de la pulsation sociale, trafiquant «d’hyper-objets» pour la liturgie de notre désormais hyper réalité, nourrie à la confusion du réel et du virtuel.

Ses flingues, lames de rasoirs, menottes et couteaux géants, ses mises en scènes, ses photographies, ses autoportraits, corroborent en toute désinvolture les hypothèses chères à Baudrillard sur la perte du signe dans un monde qui n’est même plus en crise mais juste en proie à un irréversible processus catastrophique et à un gigantesque dérèglement de toutes les valeurs.

Dans un monde où vérité, travail, culture, information, sexe, langage, mémoire, événement historique, oeuvre d’art, autrui…, sont autant de notions frappées par le principe d’incertitude engendré par la dérive exponentielle du signe et la perte du sens, dans une société où le moindre concept se délaie jusqu’à l’absurde, noyé sous le prodigieux vertige des analogies, la facticité et les simulacres, à grand renfort de super, d’hyper, de cyber, et de toute une artillerie sophistiquée de prothèses sémantiques…

Si l’imposture et l’illusion deviennent plus vraies que nature, si le réel est phagocyté par le fictif, si les événements dépassent la vitesse du sens, que reste-t-il à vivre ?

Déambuler dans la galaxie Perrin et accepter son invitation à ne pas prendre des messies pour des lanternes peut être une voie possible…»

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