ÉCHOS
08 Fév 2012

Hadopi: François Hollande sait-il ce qu’il veut?

PJulie Aminthe
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Le candidat socialiste à la présidentielle l’a assez dit: il veut rassembler, c’est-à-dire ouvrir un dialogue serein entre les artistes et les internautes. Mais est-ce vraiment envisageable? Les intérêts des deux «camps» ne sont-ils pas trop divergents, trop inconciliables? En refusant de prendre parti, François Hollande ne risque-t-il pas de défendre maladroitement une loi en demi-teinte?

François Hollande l’a promis: la loi Hadopi sera abrogée lorsqu’en mai prochain Nicolas Sarkozy lui remettra les clés de l’Elysée.
Néanmoins, jusqu’à maintenant, il était resté assez vague quant à son projet de loi censé remplacer la très contestée et contestable loi Hadopi.

Après quelques hésitations, le candidat socialiste à la présidentielle ne proposera donc pas de licence globale afin de légaliser les échanges d’œuvres hors de l’espace marchand.
Les ayants droit peuvent ainsi décrisper leurs maxillaires.

Les internautes, pour leur part, doivent rester méfiants.
En effet, la pénalisation des échanges de fichiers ne sera pas remise en cause, bien au contraire.
Bien que la priorité sera donnée à la poursuite des sites qui diffusent des contenus pirates, les internautes «fraudeurs» encourront toujours 3 ans d’emprisonnement et 300 000 euros d’amende. «Couperet», selon Fleur Pellein, conseillère de François Hollande en charge de la société et de l’économie numérique, «pédagogique».
Depuis quand les poursuites pénales éduquent-elles celles et ceux qu’elles pourchassent? Fleur Pellein ne le dit pas.

Cependant, en modifiant discrètement sa proposition n°45 sur la loi anti-téléchargement, François Hollande supprime à présent «les usagers» du financement qui rémunèrera les auteurs; financement qui ne reposera désormais que sur «les acteurs de l’économie numérique».

De toute évidence, entre ayants droits et internautes, le futur Président de la République française si l’on en croit les sondages, qui ne veut se fâcher avec personne, tente finalement de contenter tout le monde, quitte à laisser dire à ses opposants qu’il ne sait pas ce qu’il veut concrètement concernant le numérique.

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