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Gustav Metzger: décennies 1959-2009

01 Mar - 15 Juin 2010
Vernissage le 01 Mar 2010

Cette exposition retrace l'oeuvre d'un artiste central dans le développement des avant-gardes de la seconde moitié du XXe siècle. Participant à la redéfinition de l'art dans les années 1960, Metzger a poursuivi ces cinquante dernières années une interrogation sur le revers du développement économique et industrielle, et un engagement politique lié à la mémoire et à l'écologie.

Communiqué de presse
Gustav Metzger
Gustav Metzger: décennies 1959-2009

« Gustav Metzger : décennies 1959-2009 », la première rétrospective de l’artiste en France, a été réalisée en collaboration avec ce dernier et la Serpentine Gallery de Londres, initiatrice du projet.

Né à Nuremberg en 1926 dans une famille juive d’origine polonaise, parti d’Allemagne par un convoi humanitaire en 1939, Gustav Metzger réside depuis la fin des années 1940 à Londres. Après une formation technique en usine et une jeunesse militante marquée par une expérience communautaire à Bristol, il décide de devenir artiste afin de poursuivre son engagement social à travers une pratique visuelle, publique et théorique.

En 1959, Metzger rompt avec la peinture. Il publie son manifeste pour un art « auto-destructif », un art qui serait le catalyseur des violences faîtes par la surproduction et la consommation massive à la nature et à l’espèce humaine.

Cet art est une réponse directe à la menace permanente de l’arme nucléaire. « L’art auto-destructif rejoue l’obsession pour la destruction, la volée de coups à laquelle l’individu et les masses sont sujets. L’art auto-destructif démontre la puissance de l’homme à accélérer le processus de désintégration de la nature et à le mettre en oeuvre. […] L’art auto-destructif est une attaque dirigée contre les valeurs du capitalisme et la route vers l’annihilation nucléaire. », écrit-il dans un manifeste de 1961.

Metzger juge l’usage de la bombe atomique à la fin de la Seconde guerre et la course à l’armement qui va suivre comme une menace sans précédent, la condamnation irrémédiable de la terre et de l’espèce humaine. Basé sur des matériaux hybrides, privilégiant la récupération, la mise en avant de phénomènes physiques liés à l’érosion et à la chaleur, son travail est marqué par son histoire personnelle, son engagement pacifiste et une intuition écologique précoce.

En 1966, Metzger organise à Londres le « Symposium sur la destruction en art » (« Destruction In Art Symposium/DIAS »). Il fédère un groupe d’artistes autour de ses recherches et accueille la première représentation des Actionnistes viennois en dehors de l’Autriche. Dans les années 1960 et 1970, Metzger est une figure centrale de l’underground londonien, il réalise des projections psychédéliques pour les groupes Cream et The Who.

Pete Townshend, guitariste de ce dernier groupe, indiquera à plusieurs reprises l’influence de Metzger et de l’art auto-destructif sur les destructions d’instrument qui participeront à l’image légendaire du groupe.

À la fin des années 1980, Gustav Metzger appelle à une grève de l’art et se focalise sur des recherches en histoire de l’art (notamment sur l’Iconologie de Cesare Ripa et Vermeer). Au début des années 1990, il commence une série intitulée Photographies historiques (Historics photograph) dans laquelle il utilise des photographies (traitant de la Seconde guerre mondiale, du Vietnam, du conflit israélo-palestinien ou d’évènements telle que l’attentat d’Oklahoma city en 1995) pour confronter le spectateur à l’épaisseur des images et de l’histoire.

Second mouvement de cette interrogation des images et de leurs véhicules, nombre de travaux réalisés par Gustav Metzger depuis 2000 intègrent des journaux. À rebours d’une information, rapide, légère et jetable, l’artiste prône la constitution d’archives personnelle et d’outils pour la recherche et l’interrogation de nos modes de vie.

Les travaux les plus récents de Metzger portent sur l’écologie. Ils sont le reflet de la violence faite à la nature. Présenté en 2009 à Manchester, Flailing tree (arbre battu) est une sculpture composée d’arbres plongés tête en bas dans un bloc de béton.

L’exposition revient sur ses premiers travaux à travers archives et réactivations d’installations, elle présente ainsi une installation environnementale réalisée avec des projections d’images de cristaux liquides (Liquid Crystal environment, 1966), une sélection de Photographies historiques et une nouvelle version de Flailing tree, soit en tout une vingtaine d’oeuvres, des films et divers documents.

Le travail de Metzger a rarement été montré en France et toujours dans des expositions collectives (Musée d’art moderne de la Ville de Paris en 1996, Biennale de Lyon 2005) et chacune de ces interventions a été saluée et remarquée, aussi ce panorama complet de son oeuvre en France est indéniablement un évènement. Sa présentation à Rochechouart, qui accueille le fonds d’archive Raoul Hausmann, est également pour le Musée l’occasion de poursuivre ses recherches autour de la postérité du mouvement Dada.

Développée à partir d’un des derniers textes de Raoul Hausmann, cette exposition élargit le souhait de Gustav Metzger de l’abolition de la frontière entre la matière et l’esprit. Elle regroupe des oeuvres prônant une conception excentrique des sens, en opposition à l’égocentrisme habituellement pratiqué.

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