ART | EXPO

Geologia

25 Jan - 25 Avr 2020
Vernissage le 24 Jan 2020

En faisant dialoguer une installation de Guillaume Gouerou et un film de Julien Loustau, deux œuvres à la lisière entre art et science, l’exposition « Geologia » à 40mcube, à Rennes, ouvre une réflexion sur les rapports entre l’humanité et son environnement.

L’exposition « Geologia » au centre d’art contemporain 40mcube, à Rennes, réunit une installation de Guillaume Gouerou et un film de Julien Loustau, deux œuvres qui ont en commun de s’intéresser aux interactions entre l’homme et son environnement et de se situer à la frontière entre art et science. L’exposition est le deuxième chapitre d’un cycle qui s’est ouvert avec l’exposition « Archeologia » en 2013 et qui se poursuivra avec celle intitulée « Animalia » en 2021, autour des relations que des artistes entretiennent avec l’histoire, la géographie et le vivant.

« Geologia » : une installation de Guillaume Gouerou et un film de Julien Loustau

La pratique de Guillaume Gouerou consiste à mener des recherches scientifiques à des fins artistiques. Pour son projet Fulgurites, l’artiste a fabriqué une machine à partir de plusieurs fours micro-ondes afin de créer de la pierre. Selon une esthétique machiniste, l’artiste parvient à produire artificiellement un élément naturel puis le décompose pour créer des bijoux. L’exposition présente tous les éléments de la chaîne, de l’étrange four à micro-ondes géant aux pierres générées, et de leur image captée au microscope aux bijoux sertis.

Guillaume Gouerou entremêle art et science

Le film Sub de Julien Loustau met en parallèle deux géographies et deux projets différents : le lac Vostok, le plus grand lac subglaciaire de l’Antarctique, dont l’écosystème, potentiellement très ancien est analysé par forages, et le réservoir des Trois-Gorges, vaste lac artificiel qui a engouti toute une région chinoise. Le premier est seulement évoqué par la bande-son du film tandis que le second est montré par l’image. En articulant les deux, Julien Loustau révèle des oppositions qui se répondent : d’un côté, l’espoir d’en savoir plus l’histoire de la planète, de l’autre l’effacement de l’histoire ; « d’un coté le paysage de la création, de l’autre la création du paysage ».

Julien Loustau observe les interactions entre l’homme et l’environnement

Chez Guillaume Gouerou comme chez Julien Loustau domine un sentiment d’incertitude. En mêlant de la fiction à la rigueur scientifique, l’œuvre du premier repose entièrement sur le doute : elle incarne toujours la quête de l’hypothèse et le rejet du postulat. Le film du second présente deux sites marqués par l’incertitude et ouverts aux hypothèses quant à ce qu’il recèle pour l’un et ce qu’il deviendra pour l’autre. Le dialogue entre leurs œuvres est propice à la réflexion sur les rapports entre l’humanité et son environnement, sur le passage du naturel à l’artificiel, de la découverte à la recherche et de l’exploitation à la production.

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