ART | EXPO

Guillaume Bresson

31 Mai - 21 Juil 2012
Vernissage le 31 Mai 2012

Les peintures de Guillaume Bresson mettent en relation harmonies formelles et anomalies du récit, faisant de l’artiste un héritier pictural des avant-gardes littéraires et cinématographiques. Surtout, cette exposition résulte d’une ouverture dans le processus et les sources de la création, en présentant des images tantôt hyperréalistes, tantôt abstraites.

Guillaume Bresson
Guillaume Bresson

Une galerie théâtrale de personnages assiste à la destruction sans motif d’un improbable château d’eau; un groupe se réunit à l’orée du jour pour préparer une opération sans objet; des no man’s land urbains et végétaux attendent le déroulement d’une action qui n’aura pas lieu. Les peintures de Guillaume Bresson mettent en relation harmonies formelles et anomalies du récit, faisant de l’artiste un héritier pictural des avant-gardes littéraires et cinématographiques. Tentatives narratives du Nouveau Roman; innovations dramatiques du théâtre de l’absurde se redéploient dans un espace diégétique hérité des maîtres de la Renaissance italienne et du Classicisme français.

Faisant suite à un travail emblématique dont l’action se déroulait dans des zones urbaines en marge (parkings, cités de banlieues), cette exposition résulte d’une ouverture dans le processus et les sources de la création, l’artiste ayant favorisé la friction entre les représentations et les espace-temps. À rebours des images «jetables» produites par les médias et consommées en masse, l’anachronisme ici à l’œuvre renvoie l’image à la définition radicale qu’en a donnée Georges Didi Huberman dans son essai de référence, Devant le temps: «un montage de temporalités différentes, un symptôme déchirant le cours normal des choses».

Alors que le rendu hyperréaliste de certains pans de tableaux révèle les étapes photographiques et informatiques d’un long travail préparatoire — séances de pose avec des modèles amateurs, collecte d’images sur Internet, choix d’accessoires en fonction de leurs qualités signifiantes, modélisation 3D des scènes constituées — d’autres parties de la toile mettent à mal l’illusion photographique; quand un ostensible coup de pinceau vient, sur la souche d’un arbre, annuler brutalement la mimésis agissante: le tableau se désigne alors comme leurre, laissant le spectateur devant la magnifique béance d’une matière picturale abstraite et sans signification.

Publié en partenariat avec les éditions Dilecta et la critique d’art Stéphanie Katz, un catalogue de 48 pages accompagne l’exposition.

Né à Toulouse en 1982, Guillaume Bresson vit et travaille entre Toulouse et Paris. Diplômé de l’École Nationale Supérieure des Beaux Arts de Paris, il reçoit les Félicitations du Jury lors de sa sortie d’école en 2007. Son travail questionne les notions de mise en scène et de récit en peinture. Révélée au grand public lors de l’exposition «Dynasty» au Palais de Tokyo et au Musée d’Art moderne de la Ville de Paris en 2010 — année où il reçoit également le Prix Sciences-Po pour l’art contemporain —, l’œuvre de Guillaume Bresson a depuis été montrée à de nombreuses reprises dans des institutions internationales à l’instar de la Kunsthalle de Karlsruhe pour l’exposition «Lumière Noire» et du Mudam Luxembourg qui a acquis en 2011 une œuvre majeure de l’artiste.

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