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Guerres invisibles: la fin du réel

De quelle manière l’art peut-il préserver la vision intérieure en tant que facteur potentiel de l’évolution de l’être humain? Voilà la question que Gabriella Dalesio se pose dans Guerres invisibles: la fin du réel, en parcourant l’histoire de l’art de la seconde moitié du XXe siècle et en comparant entre eux l’Orient et l’Occident.

Information

Présentation
Gabriella Dalesio
Guerres invisibles: la fin du réel

Lieu de l’imaginaire, l’espace de l’esprit est le dernier territoire de la nouvelle colonisation de l’empire médiatique. Il s’agit des guerres invisibles qui, dans la désertification émotionnelle des réseaux, impliquent un univers réduit à l’œil du spectateur. Halluciné, celui-ci se regarde dans le miroir virtuel. La fin du réel se reflète dans la réalité intégrale d’un monde globalisé qui montre, par l’esthétique de l’horreur et de la déshumanisation, la crise de son propre modèle de développement.

De quelle manière l’art peut-il préserver la vision intérieure en tant que facteur potentiel de l’évolution de l’être humain? Voilà la question que l’auteure se pose, en parcourant l’histoire de l’art de la seconde moitié du XXe siècle et en comparant entre eux l’Orient et l’Occident. Essentielle, dans ce cadre, est l’analyse des mouvements japonais Gutai et Monoha, en raison de leurs retombées sur l’art occidental et en tant qu’expression de la confrontation entre les deux cultures.

Le premier chapitre de cet ouvrage approfondi les thèmes de la dématérialisation, notamment dans les années 1960-1970, et de l’absorption de l’art au sein du système économique (business art). Le deuxième chapitre propose une réflexion esthétique et critique qui relie la pensée orientale et le dualisme occidental autour des problématiques de la «vacuité» et de la «vision intérieure». Le troisième chapitre offre une double ouverture allant, d’un côté, vers les apportes de la physique quantique aux réalités du multivers et, de l’autre, vers une redécouverte de l’actualité de la pensée des anciens, des philosophes et des initiés présocratiques.

Ouvrage traduit de l’italien par Caroline de La Brosse

«La saturation du monde dans sa traduction médiatique doit être recherchée dans le rôle du visuel à l’intérieur des transformations linguistiques déterminées par les innovations technologiques. S’ensuit l’absorption de la fonction artistique dans une esthétique répandue par les médias omniprésente et séduisante. L’équation «développement technologique égale amélioration des conditions de la vie humaine» en est le corollaire.

Dans les années 1960 et 1970, il est principalement présent aux Etats-Unis, qui représentent le mythe moderne du développement technologique inexorable, ailleurs, il se répand dans les sociétés émergentes de masse. Pour l’Europe, c’est le référent plein de charme qui sollicite les processus d’émulation.
On n’est pas encore arrivé à l’homologation de la culture de l’audience, pendant que le rôle de l’image étend la fonction de l’icône qui, dans la communication visuelle, devient fétiche de modèle de vie et de comportement. S’ouvre une phase complètement nouvelle dans la gestion des savoirs.»

Sommaire
— Avant-propos
— Préambule. Des guerres culturelles aux guerres invisibles. La fin du réel
— Chapitre I: L’art en question. La graine japonaise, le fruit américain
— Chapitre II: Les nouveaux territoires des conflits
— Chapitre III: Cartes de l’invisible
— Conclusion. La réalité? Images d’une fable quantique
— Postface. C’est le vide qui nous regarde, par Marcello Faletra
— Références bibliographiques