ÉCHOS
22 Oct 2011

Guerre de succession à l’ENSBA

PElisa Fedeli
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Alors que l’exposition «Soudain, déjà» rend hommage aux dix dernières années de l’ENSBA — qui, sous la direction d’Henry-Claude Cousseau, a vu défiler plus de 1000 artistes —, le suspense bat son plein: qui sera nommé à la succession du directeur? Parmi les candidats présélectionnés, le ministère osera-t-il faire un choix audacieux?

Le suspens perdure, autour du choix d’un successeur pour Henry-Claude Cousseau à la tête de l’ENSBA. Alors qu’elle aurait dû être fixée et annoncée au moment de la FIAC, la nomination a été repoussée.

Il faut dire que cette affaire n’en est pas à son premier coup de théâtre. Petit rappel: en 2011, le ministre de la Culture Frédéric Mitterrand propose à ce poste Nicolas Bourriaud, chef de l’inspection à la création artistique. Mais les professeurs s’opposent à sa candidature et réclament, à raison, un appel à projets avec jury international. Finalement, le ministère préfère se réserver ce choix et c’est Georges-François Hirsch, directeur de l’inspection générale à la création artistique, qui est chargé de départager les candidats.

Il est intéressant de noter que les profils des candidats sont extrêmement variés: à côté de ceux attendus, que sont les directeurs d’établissements culturels (Frédéric Paul, ancien directeur du centre d’art de Kerguéhennec, Pierre-Jean Galdin directeur de l’école d’art de Nantes et Yves Aupetitalot du Magasin de Grenoble), les conservateurs (Catherine Grenier du Centre Pompidou), les universitaires (Chantal Pontbriand et Patricia Falguières), l’historien d’art (Adrien Goetz) et le critique (Hector Obalk), on trouve des profils novateurs (les artistes Jean-Marc Bustamante, Olivier Blanckart et Eric Corne).

Suite à une première sélection, Hector Obalk, Eric Corne et Olivier Blanckart n’ont pas été retenus. Il ne reste donc plus qu’un seul artiste en lice.

Et on peut le regretter car la nomination d’un plasticien à la tête d’une école d’art semble le choix le plus cohérent. Un artiste n’a-t-il pas le profil idéal pour trouver des solutions innovantes et adaptées à la formation de ses pairs? Jean-Marc Bustamante est professeur à l’ENSBA depuis 1997. De tous les candidats restants, il s’impose comme celui qui connaît le mieux la maison.

Mais le fait que l’ENSBA soit dirigée depuis plusieurs décennies par des conservateurs du patrimoine ne plaide pas en sa faveur. Ni la ligne de l’actuel ministère de la Culture, qui compte bien peu d’audace.

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