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Grey

21 Mar - 05 Mai 2009
Vernissage le 21 Mar 2009

Alison Moffett travaille souvent le dessin à l’échelle 1 : 1 et prend comme motifs des formes architecturales épurées, opposées à des habitations précaires comme la cabane. Le spectateur est tiraillé entre un espace idéal et l’espace de vie.

Communiqué de presse
Alison Moffett
Grey

Alison Moffett travaille souvent le dessin à l’échelle 1 : 1, comme si elle tentait de créer une friction entre l’espace de l’oeuvre et celui du spectateur. Les thèmes abordés soutiennent cette confrontation : des formes architecturales épurées sont opposées à des habitations précaires comme la cabane. Le spectateur est tiraillé entre un espace idéal et l’espace de vie.

Tel est le cas de « Quarantine 1 » et « Quarantine 2 », que l’artiste présente pour cette deuxième exposition individuelle à la galerie. Ces dessins de très grandes dimensions jouent sur le contraste entre une architecture moderniste répandue, du shopping center à l’abribus, et des abris rudimentaires. A cette nouvelle ligne de travail de l’artiste viennent s’associer la physique et l’exploration de l’espace.

Ces différentes dimensions sont à l’oeuvre dans chaque dessin où des plans se superposent, ou alors des calques et des éléments de collage viennent troubler les lignes d’un trait virtuose.

Des topographies apparemment divergentes surgissent, entremêlant plusieurs utopies de l’espace de vie. D’une part, elles se réfèrent à la recherche d’un bien être idéal et architectural déjà visible dans Eco House, ou encore dans les villas de Walter Gropius, Le Corbusier, I.M. Pei et Peter Blake dans une série de dessins installant ses fameuses maisons sur la surface lunaire. D’autre part, la science soutient le rêve de lieux extraordinaires, lointains et truffés de surprises, avec des paysages lunaires décalés. Finalement, l’abri précaire ferait songer à des auteurs comme Henri David Thoreau, qui ont fait l’éloge de la petite maison do it yourself.

La justesse du trait, les couches de graphite savamment appliquées, les espaces oniriques créés de toutes pièces pourraient nous laisser flotter dans la dimension du rêve. Pourtant, un malaise s’installe. Il est introduit par l’absence de présence humaine et de végétation. Il arrive subrepticement par le biais de cette trop grande précision figurative qui souligne tout autant la beauté des formes que l’usure des matériaux employés dans la construction, y compris le graphite qui forme l’image.

Dans les deux séries de dessins que l’artiste propose cette fois-ci, nous entrons dans le détail de ce malaise. Les dessins sont petits et intimes. Il faut se projeter plus que se confronter à eux. Dans la série des « sites », une cabane recèle un cube blanc, comme une inversion de l’espace de l’art contemporain, rendu opaque et impénétrable. Le domaine de l’idéal nous touche aussi dans l’art contemporain, notamment l’espace scénographié et neutre dans lequel nous percevons les oeuvres. Comme un renversement du monolithe noir de 2001 : l’odyssée de l’espace de Stanley Kubrick, ce « white cube » est au centre du patchwork de matériaux improvisés, absorbant la force vitale du lieu, comme le rêve vient parfois parasiter le réel.

L’autre série de dessins, Shelter présente des blocs en bois qui forment des compositions dans un espace vide. Ils représentent différents agencements architecturaux. Plus abstraite, cette série représente le geste structurel, la pulsion de la composition d’un espace abstrait voué pourtant à l’habitation.

Un ensemble de sculptures, faites en collaboration avec Chris Cornish, complète le parcours en le menant à son point extrême. Des caisses en plexiglas contiennent des grillages (que l’artiste emploie souvent dans ses dessins.), qui reproduisent la surface de la planète Mars en 3D.

Mars est autant l’objet de recherches scientifiques sophistiquées que des productions les plus ambitieuses de la science-fiction. Or ce grillage, souvent employé pour faire des abris assez primaires, présente aussi une structure similaire à celle, hexagonale, du graphène, une molécule bidimensionnel dont l’empilement forme le graphite.

Fascinée par la composition de son outil de travail, Alison Moffett y voit ce même tiraillement entre une matière ancienne et une structure ultra contemporaine qui fascine actuellement la science (notamment dans le domaine de la nanoélectronique). D’où la réduction d’échelle des dessins plus récents, et cet intérêt pour un espace de projection et de rêve scientifique.

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