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Grands soirs et petits matins – Galerie In Situ

25 Juil - 14 Août 2020
Vernissage le 25 Juil 2020

La Galerie Perrotin ouvre ses portes aux œuvres sélectionnées par la Galerie In Situ dans le cadre de sa programmation « Restons Unis ». L’occasion de réfléchir au regard que nous portons sur la Nature avec les œuvres de Mark Dion et Otobong Nganga et de découvrir l’effort d’œuvre picturale totale de Bruno Perrament.

Au sortir du confinement, le 23 mai dernier, la Galerie Perrotin lançait l’initiative collaborative et solidaire « Restons Unis » : une programmation estivale destinée à célébrer la scène artistique française en invitant 26 galeries parisiennes à présenter le travail de leurs artistes associés. Toutes les deux semaines, l’espace Saint-Claude de la Galerie Perrotin expose la sélection d’œuvres de galeries. Le dernier volet du projet, intitulé « Grands soirs et petits matins », compte parmi ses invitées la galerie In Situ. Elle met en avant trois artistes : Bruno Perramant, Mark Dion et Otobong Nganka.

« Grands soirs et petits matins » : la nature vue par l’Homme chez Mark Dion et Otobong Nkanga

Depuis les années 1990, l’artiste américain Mark Dion interroge dans ses œuvres le rapport des êtres humains à la Nature, tout particulièrement à travers la façon dont elle est inspectée, comprise et représentée par la science. Il s’intéresse notamment à la classification et aux collections des êtres vivants. Son œuvre The Medecine Cabinet tourne en dérision les cabinets de curiosité du XVIIIe siècle en mettant côte à côte et sur le même plan des éléments disparates.

Ses créations critiquent également les codes visuels qui formatent nos représentations du monde animal et végétal. Les musées d’histoire naturelle sont les premiers visés, en tant que lieu d’exposition et de mise en vitrine du vivant. L’œuvre Later Share Khan consiste en une tête empaillée d’un tigre présentée dans un vulgaire carton. Elle confronte le spectateur aux coulisses des musées d’histoire naturelle et à la façon dont ils abîment l’image dont bénéficie le tigre dans nos représentations.

Le travail de l’artiste nigérienne Otobong Nkanga porte également sur l’idée que les humains se font de la Nature, mais cette fois-ci au prisme de son appropriation. Les notions de « territoire » et de « ressources » se trouvent au cœur de ses créations. Elle s’intéresse notamment aux différents rôles et usages culturels que les sociétés ont attachés à diverses matières premières. Son œuvre se situe à la croisée de médias différents : dessins, photographies, sculptures, performances, installations.

« Grands soirs et petits matins » : l’Å“uvre picturale cohérente et totale de Bruno Perramant

L’artiste français Bruno Perramant tente de faire naître une œuvre picturale complète et cohérente. Depuis une trentaine d’années, il pense la composition de ses peintures individuelles en fonction de l’ensemble d’œuvres dans lequel elles s’inséreront. Ses cycles de tableaux portent sur les baleines, les fantômes, les grottes ou encore les figures de Renoir. Chacun de ces polyptyques forme une unité artistique cohérente, créateur de sens.

Bruno Perramant prête attention à inscrire ses tableaux dans des expériences sensorielles complètes. Ses peintures donnent ainsi à voir, mais aussi à entendre et à sentir. Cette ambition se traduit par des phrases inscrites sur la toile mais aussi par la figuration elle-même. La peinture Le Masque noir (2012) représente une femme chauve, nue, les bras attachées au-dessus d’elle, et les yeux bandés par un masque. La composition du tableau empêche au spectateur de déterminer la nature exacte de la situation qui justifie cette position, ce qui provoque l’imagination et pousse à se projeter dans les sensations de cette femme aux yeux bandés.

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