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Goût

19 Sep - 19 Sep 2015
Vernissage le 19 Sep 2015

Le travail de l’artiste sud-africain Steven Cohen pose une réflexion sur une identité plurielle (genre, sexualité, religion, ethnie, classe sociale...) face aux tabous et codes sociétaux en vigueur. A l’occasion du dernier jour de l’exposition «Cardo & Decumanus», le samedi 19 septembre, le Frac invite Steven Cohen à produire une performance.

Steven Cohen
Goût

C’est au travers des qualificatifs entendus à son propos que Steven Cohen a choisi de se définir lui-même dans son travail artistique: blanc, mâle, juif et homosexuel. Lors de ses performances, il apparaît souvent nu, richement maquillé et doté d’accessoires qui s’inspirent d’un univers baroque et drag-queen et qui témoignent de symboles culturels. Issu d’un pays marqué par l’Apartheid, il se sert de son corps pour démontrer les violences latentes des sociétés ainsi que leurs contradictions.

Provocateur et engagé, il devient un médium critique et poétique, portant à la fois sa fragilité et sa force de revendication. «Victime somptueusement auto-désignée, Steven Cohen met en scène la mort, la violence, tous les abus de pouvoir avec une audace et une bravoure qui filent un malaise et la chair de poule.» (Rosita Boisseau)

Il a ainsi performé dans une vingtaine de pays. Il vit aujourd’hui en France, depuis que Régine Chopinot l’a invité à s’associer au Ballet Atlantique à La Rochelle (2003-2008). Il a souvent été arrêté par les forces de l’ordre durant ses performances. Une seule fois cela l’a conduit devant un tribunal, c’était à Paris en 2014, jugé pour exhibition sexuelle. «… j’ai voulu montrer les évidences, revendiquer ma responsabilité d’être humain dans un monde de plus en plus homophobe, de plus en plus xénophobe, de plus en plus antisémite et d’ailleurs de plus en plus anti-tout. Et dire, en dévoilant le plus intime de ma personne: «Je suis mâle, je suis juif, je suis “queer”, je suis blanc». J’entends de plus en plus souvent en France attaquer en règle les pédés, les juifs, les artistes. Je vis à Lille. Cette ville, la vraie. Elle est fort différente de ce que la presse en dit quand elle en fait «la ville idéale de l’art»: la pauvreté, la misère même, poussent les gens vers des attitudes de rejet et de violence.» (Valérie Duponchelle)

Dans l’exposition «Cardo & Decumanus» au Frac Poitou-Charentes, les visiteurs peuvent découvrir Chandelier (2002), la vidéo d’une performance de l’artiste dans un bidonville de Johannesburg. Fait imprévu, le quartier était alors en train d’être détruit par des employés municipaux. Steven Cohen est paré: étoile de David sur le front, talons vertigineux et un chandelier en guise de corset. Il se déplace, d’une démarche malaisée au milieu de la population en plein désarroi. Les oppositions qui en ressortent sont nombreuses: Europe/Afrique, blancs/noirs, riches/pauvres, ombre/lumière, privé/public, forts/opprimés.

Le dernier jour de l’exposition (samedi 19 septembre) fait l’objet d’un rendez-vous exceptionnel: le Frac Poitou-Charentes invite Steven Cohen à venir produire une performance à Angoulême. Une date qui s’inscrit dans le weekend des Journées Européennes du Patrimoine «le patrimoine du XXIe siècle, une histoire d’avenir».

Evénement
Samedi 19 septembre 2015 à 18h

=> Pour visualiser l’Annonce Agenda de l’expostion «Cardo & Decumanus», cliquer sur le lien ci-dessous.

critique

Cardo & Decumanus

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