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Gestes spéculatifs

Cet ouvrage rassemble des contributions qui explorent certains des concepts philosophiques qui appellent et rendent possibles des gestes spéculatifs, et qui explorent aussi des situations dont nous savons qu’il faut apprendre à les penser autrement.

Information

Présentation
Didier Debaise et Isabelle Stengers (dir.), Fleur Courtoisl’Heureux, Vinciane Despret, Thierry Drumm, Emilie Hache, Donna J. Haraway, David Jamar, Claude de Jonckheere, Maryam Kolly, Bruno Latour, Pierre Montebello, Tobie Nathan, Nicolas Prignot, Camille Riquier, Alice Rivières, Lucienne Strivay, Marcelle Stroobants, Katrin Solhdju, Fabrizio Terranova, Graziella Vella, Benedikte Zitouni
Gestes spéculatifs

Au cours de la dernière décennie s’est produit en France un renouveau d’intérêt pour des penseurs qui se sont vus accoler l’épithète de «spéculatifs», tels que William James, Gabriel Tarde, Alfred North Whitehead et Etienne Souriau. Ce renouveau semble indissociable de la mise en crise généralisée des modes de pensée qui, d’une manière ou d’une autre, devaient leur autorité à une référence au progrès, à la rationalité, à l’universalité. Mise en crise redoutable car on ne se défait pas sans danger de ce qui a servi de boussole à la pensée euro-américaine depuis qu’il est question de modernité. Mise en crise nécessaire car ces modes de pensée sont sourds à la nouveauté effective de cette époque marquée par la menace du désordre climatique, le saccage systématique de la terre, la difficulté d’entendre les voix qui nous engagent à penser devant le lien fort entre la modernité et les ravages de la colonisation.

S’il faut parler de «gestes spéculatifs», c’est que la pensée spéculative est trop souvent définie comme purement théorique, abusivement abstraite, ou relevant tout simplement d’un imaginaire déconnecté de toute prise sur le réel. Elle est, telle que nous voudrions en hériter, affaire de gestes, d’engagements par et pour un possible, de virtualités situées. Le sens de tels engagements tient à leurs conséquences, à la modification de l’appréhension du présent qu’ils entraînent.

Ouvrage publié suite au colloque éponyme organisé au Centre Culturel International de Cerisy par Didier Debaise et Isabelle Stengers à l’été 2013

Sommaire
— L’insistance du possible, I. Stengers
Terre
— Différencier amis et ennemis à l’époque de l’Anthropocène, B. Latour
— Sympoièse, sf, embrouilles multispécifiques, D. J. Haraway
— Malgré Fukushima: Récits de cultures improbables, N. Prignot
— Métaphysique et geste spéculatif, P. Montebello
Mondes possibles
— L’intensification de l’expérience, D. Debaise
— The Futures Men Don’t See, E. Hache
— Spéculer avec consistance, G. Vella
— Les Enfants du compost, L. Strivay, F. Terranova et B. Zitouni
Agencements
— Les morts font de nous des fabricateurs de récits, V. Despret
— Vers ceux que l’on cherche à ne pas aider, C. de Jonckheere
— Aux prises avec cette machine-là, D. Jamar
— Introduire du possible dans les métiers impossibles?, M. Kolly
— Avec les personnages de fiction, T. Drumm
— Le point de vue dansant, F. Courtois-l’Heureux
Métamorphoses
— Ni vivre ni mourir, changer!, T. Nathan
— L’Oracle et le médecin, K. Solhdju
— Les Huntingtoniens à l’écoute des Entendeurs de voix, A. Rivières
— Transduction: l’apprentissage comme métamorphose, M. Stroobants
— Le monde moderne peut-il être sauvé?, C. Riquier