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Gestes à l’oeuvre

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Gestes à l’œuvre

Il y a des cadeaux qu’on réussit et d’autres qu’on rate, des échéances qu’on respecte et d’autres qu’on oublie, des actes qui font plaisir et d’autres qui déçoivent. Immanquablement, en cas d’embarras, on se console en se disant : « c’est le geste qui compte… » ; ce qui veut dire, par exemple, qu’entre un somptueux cadeau, mais recyclé, et un cadeau médiocre, mais issu d’une bonne intention, c’est le second qu’on préfère. « C’est le geste qui compte » signifie : « peu importe la valeur, si la pensée est sincère ».

Mais est-ce bien vrai ?
Préfère-t-on vraiment le cadeau médiocre ?
Un geste peut-il remplacer un objet ?
Une bonne intention efface-t-elle un échec ?

On peut en douter, car s’il est convenable de déclarer à haute voix « c’est le geste qui compte », c’est souvent pour la bonne raison que le geste ne compte pas. Il n’est qu’une simple pensée, quelque chose d’intangible et d’éphémère qu’on ne peut pas « compter », puisqu’un geste n’est pas quantifiable. Sa valeur est subjective et évanescente. Le geste s’envole comme une parole au vent.

Ainsi, pour pouvoir « compter » un geste, on le met souvent « à l’œuvre ». Le geste doit pouvoir produire quelque chose qui reste, il doit se réaliser à travers une forme de travail et s’incarner dans la matière sensible. Un geste à Vœuvre donne forme à une ceuvre, il fait ceuvre, il est dans l’œuvre, il est l’œuvre. Un geste se reconnaît à Vœuvre qu’il engendre. Or, le problème est qu’ainsi se perd l’essence éphémère et évanescente du geste lui-même. Le geste cesse d’être une pensée pour se transformer en une chose, ou pire, pour être oublié en faveur de son produit ou de sa trace.

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