ART | EXPO

Gérard Garouste. La Bourgogne, la famille et l’eau tiède

12 Jan - 27 Fév 2008
Vernissage le 12 Jan 2008

Peintre obsédé par les origines de notre culture et l’héritage des Anciens, Gérard Garouste délaisse pour la première fois les grands textes de l’histoire occidentale (La Bible, Rabelais ou Cervantès) pour opérer un retour sans complaisance sur sa propre histoire.

Gérard Garouste
La Bourgogne, la famille et l’eau tiède

A travers cette nouvelle exposition « La Bourgogne, la famille et l’eau tiède », Gérard Garouste explore les trois pôles de sa vie : le paradis perdu de son enfance en Bourgogne, l’enfer de la famille et sa recherche, peut-être impossible, de « l’eau tiède », c’est-à-dire une forme de modération ou de sagesse. La vingtaine de toiles retrace sans pudeur, de manière frontale, des épisodes marquants de la vie de l’artiste : secrets de famille, traumatismes d’enfance, souvenirs de crises de démence et d’internement. Au-delà de la dimension autobiographique, Gérard Garouste s’interroge sur la notion de « sujet » dans la peinture, et cherche à soulever le mystère des origines et de la transmission.

Comme il l’explique « Dans les détails d’une vie, s’inscrivent les dysfonctionnements d’une société toute entière. En un sens, ce malade dont je peins les aventures est le pur produit de son époque. La question de la transmission de la connaissance représente pour moi le point crucial. Enfant j’ai été élevé dans le mensonge familial et l’hypocrisie de la religion. Cette grande duperie que fut mon éducation est aujourd’hui un moteur. Je lui dois mon obsession pour le démontage des images comme des mots, et mon intérêt pour l’idée d’origine. Même si l’origine est une utopie. Reste la recherche de la vérité. »

Du 29 janvier au 24 février 2008, Gérard Garouste se produira sur la scène du Théâtre du Rond Point. En compagnie du comédien Denis Lavant, il interprètera son spectacle « Le Classique et l’Indien » : le commentaire d’un critique aveugle sur l’absence d’une toile, autour de la Dive Bacbuc, peinture cachée tirée du Quart Livre de Rabelais.

«Chartres
Un dimanche. Je devais aller à la gare de Dreux pour chercher une journaliste avec qui j’avais rendez-vous. J’ai pris ma voiture mais au lieu de Dreux, je me suis retrouvé  à Chartres. Avant d’entrer dans la ville je me suis arrêté dans un cimetière. J’ai cherché ma tombe. A Chartres, j’ai jeté mes clés, mes papiers d’identité et je suis entré dans la cathédrale. Il y avait un mariage. Je me suis dirigé vers la chapelle où se trouve une vierge noire. Au passage j’ai cueilli tous les cierges allumés, que j’ai brisés au nez des fidèles. Je me suis appliqué à marcher sur le labyrinthe, de manière méthodique, en bousculant les chaises au passage. Quand je me suis approché de la mariée, j’ai senti que les gens commençaient à s’inquiéter.  En sortant, j’ai croisé la police qui venait me chercher mais elle ne m’a pas vu. Le soir j’ai été interné. Je n’ai pas dit mon nom.»

Extrait du catalogue de l’exposition, GERARD GAROUSTE : La Bourgogne, la famille et l’eau tiède, textes de Gérard Garouste, propos recueillis par Hortense Lyon.  Editions Galerie Daniel Templon, 2008, 64 pages couleur bilingue anglais-français

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Gérard Garouste. La Bourgogne, la famille et l’eau tiède

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