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Génie connu et méconnu

18 Oct - 29 Nov 2014
Vernissage le 18 Oct 2014

Dessinateur, écrivain, artiste aux talents multiples, Roland Topor a créé une œuvre foisonnante et protéiforme. C’est avec le dessin surtout, et avec l’écriture, qu’il a su construire le vocabulaire de ses pensées, jouant avec les images, les concepts et les genres. L’exposition présente un ensemble d’œuvres réalisées à différentes périodes de sa vie.

Roland Topor
Génie connu et méconnu

Roland Topor est né en 1938 et mort en 1997 à Paris, dans le Xème arrondissement. Son œuvre est foisonnante et protéiforme. Dessinateur, écrivain, artiste aux talents multiples, il a été publié dans la presse en France et à l’étranger: Bizarre, Hara-Kiri, Elle, Le New York Times, Le Canard enchaîné, Libération, Le Monde, le Frankfurter Allgemeine Zeitung, et d’autres.

Il a fait des livres, il a illustré les œuvres de plus de cent écrivains. Il a réalisé les décors et costumes de plusieurs pièces de théâtre et opéras. Il a écrit des scénarios de films, des pièces de théâtre, des chansons, des contes, des romans, des nouvelles. Il a conçu plusieurs films d’animation dont La Planète Sauvage. Il a participé à de nombreuses créations radiophoniques et télévisuelles, il est notamment l’auteur de l’émission pour enfants Téléchat et co-auteur des émissions Merci Bernard et Palace. Créateur du mouvement Panique avec Fernando Arrabal, Jacques Sternberg et Alejandro Jodorowsky, Roland Topor a été lié à plusieurs mouvements et «familles» d’artistes, dont Cobra, l’International Situationniste et Fluxus.

Roland Topor a commencé à exister comme dessinateur dans la presse, une façon pour lui de se «frotter à la vie». C’est avec le dessin surtout, et avec l’écriture, que Roland Topor a su construire le vocabulaire de ses pensées. Roland Topor était un penseur, mais un penseur actif. Un penseur armé d’un stylo. Un penseur capable d’observer le monde et de s’observer lui-même. Un penseur capable d’observer le monde et de s’observer lui-même. Un penseur ayant le courage d’opposer aux consensus du marché, de la politique, de la société et de la culture, les paradoxes de son imagination, produit d’une confrontation des champs de la conscience et de l’inconscient.

Rares sont les artistes qui descendent aussi bas et qui montent aussi haut dans leur esprit. Rares sont ceux qui parviennent à transcrire ce qu’ils ont vu de tous les hommes, le bon et le mauvais, dans leur propre tête. Ce don de double vue, dont pourrait disposer chacun mais auquel la plupart renonce, n’a été qu’un jeu pour Roland Topor. «Je joue avec les images, les concepts et les genres», dit-il.

Pour éviter les pièges du conformisme et prendre la facilité de vitesse, Roland Topor a mis au point des règles de création. Le dessin est une écriture rapide. La plus rapide peut-être. Mais il faut se méfier des labeurs de la réflexion pour que l’imagination puisse éclore et accéder au merveilleux, ou au fascinant: «La pure imagination n’existe pas. Si je devais définir l’imagination, je dirais qu’il s’agit plutôt de souvenirs mélangés. C’est une faculté qui, comme le rêve, permet de déplacer cette hiérarchie des valeurs qui dominent la vie courante.
Tout n’est pas inventé dans ce que je dessine. Il y a même certains éléments (une pose, un regard, un pli de vêtement) que je vais chercher dans les photos de magazine car j’aime qu’un même dessin soit fondé sur une certaine diversité d’intentions et de factures: un détail exactement observé renforcera l’étrangeté d’une situation; telle partie du dessin demandera une exécution lente, une autre sera rapidement couverte, rendu réaliste et stylisation, à-plat et volume pourront coexister.
Ma méthode? Chercher d’abord un prétexte pour dessiner, une idée, que je trouve souvent en lisant ou en regardant des livres. Trouver cette raison pour me mettre au travail, c’est le plus difficile. Après il se produit un entraînement d’un dessin à l’autre. L’unité de cette série de dessins ne résidera pas dans un thème mais dans le laps de temps relativement court durant lequel je les aurai réalisés dans un état assez obsessionnel, si bien que dans ces périodes il m’arrive de rêver de dessins tout faits. Ma démarche est pour une grande part systématique. Par exemple, je peux partir de l’idée d’un personnage qui se tiendrait sur un doigt. Je multiplie alors les combinaisons, je cherche les analogies, les contraires. C’est comme un jeu. Je joue la partie du doigt: est-ce que ce personnage va se tenir en équilibre sur un autre doigt? Ce doigt appartiendra-t-il à une main? Etc.»

 

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