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Gardens are for people ! (& art for us ?)

Ce qui est vivant est justement ce qui ne saurait se décrire, ce qui échappe à toute retransmission clarifiante, à toute anticipation. Pas de velléités prgrammatiques, juste des intentions grandioses et débordantes.

Information

Présentation
Stéphane Calais
Gardens are for people ! (& art for us ?)

Stéphane Calais s’est imposé sur la scène de l’art contemporain depuis une quinzaine d’années, En lui ouvrant l’abbaye de Maubuisson, sur une proposition du Fonds régional d’art contemporain Ile-de-France, le Conseil général du Val-d’Oise l’a invité à s’exposer dans la grange, le parc, les salles du monastère, pour modifier la perception qu’en ont les visiteurs. Avec Gardens areforpeople ! (& artfor us ?), le plasticien s’amuse en virtuose à redéfinir ces espaces en y installant, sans hiérarchie apparente, des éléments hétérogènes pour rejouer, une fois encore, le combat du sens et des références.

La lutte s’engage dans la grange avec Mon nom. Tu voulais mon nom, un grand ring en bois laqué blanc surmonté d’un fauteuil Aarnio et dont le sol fragile, en papier, est calligraphié à l’encre. Elle se poursuit de manière plus feutrée dans l’aile des moniales. Trois lions tatoués d’oiseaux exotiques gardent l’entrée du passage entre cloître et jardins dont l’issue est défendue par une gigantesque mariée en pied, détournée d’un album de famille. Dans le parloir, King of the hill évoque les arts de vivre, de croire, de penser et d’espérer, cultivés dans les châteaux et dans la Jérusalem céleste.
L’installation associe des peintures acryliques sur bois, des cercles blancs, une pluie de losanges en carton coloré qui brisent le rythme géométrique du pavage vert et jaune. Par terre, un pouf bariolé et un canapé polychrome, vaste comme un territoire, invitent aux jeux de société. Plus inquiétante est la galerie de portraits ovales suspendus dans la salle des religieuses, au carrelage recouvert d’une peau d’ours et de grands lés de moquette blanche et noire. S’y côtoient, dans une atmosphère baroque, masques vénitiens et têtes de califes, crânes décharnés et vicomtes poudrés, fières amazones et pieuses religieuses.
Le combat s’achève – ou se suspend – dans l’ancienne salle des latrines, sur un Ring carré de velours rouge accompagné de trois coussins lie de vin en soie sauvage. La déambulation dans le parc est plus paisible et pacifique: les promeneurs y croiseront des créatures hybrides, chiensfoos chinois ou totoros japonais, et ils contempleront avec sérénité, sur le grand miroir d’eau, dix mini-jardins flottants créés avec la paysagiste Marie-Anne Hervoche.

Enfant du rock et de la BD, Stéphane Calais se moque des frontières instituées entre culture savante et culture populaire, oeuvres d’art et objets du quotidien. Son attitude irrévérencieuse prend une résonance particulière à Maubuisson, qu’il utilise à contre-emploi, en jubilant. Ce faisant, il s’approprie les lieux pour un temps et produit un « effet miroir » entre le monument, à l’histoire longue et complexe, et ses interventions fantaisistes et joyeuses.

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