Lieu
Galerie le bon petit diable
Communiqué de presse (par Pierre Douaire)
Antoine Gamard s’expose à contre-courant. Diplômé des beaux-arts de Paris, il a toujours préféré l’école buissonnière et privilégié les expériences aux carcans. Sa technique n’a pourtant pas changée, elle s’appuie sur des moyens de reproduction comme la sérigraphie, le transfert …
Ses premières passes d’armes, il les réalise dans la rue à l’aide de pochoirs et de stickers, ces petits autocollants que l’on colle partout. Cette expérience urbaine l’incite à monter, l’année dernière, l’exposition Art is Stick à la galerie Artcore. Cette dernière confrontait des artistes de rue à d’autres plus conventionnels pour dresser un pont entre des gens et des pratiques qui s’ignorent.
Antoine Gamard est un passeur. Les frontières sont ses marques et les murs ses châssis. C’est toujours aux limites qu’il trouve son équilibre. L’entre-deux lui procure les repères nécessaires à l’accomplissement d’une oeuvre mouvante mais qui sait trouver sa place. Divine comédie part.1, sa nouvelle exposition au Club Med Gym Palais Royal ne déroge pas à la règle : elle est placée sous la figure du double et du retournement. Inspirée par le personnage culte de Pink Flamingos de John Waters, Divine comédie forme un ensemble carnavalesque étonnant. Les invasions et les retournements sont visibles dans les masques consciencieusement sélectionnés et jusque dans les médiums employés: la photographie puis la sérigraphie.
Les sérigraphies de masques et de drag queens sont électriques. L’identité est interrogée tout en faisant l’objet d’une manipulation. À l’heure où la chirurgie plastique et les coachs personnels sont omniprésents dans les médias, à l’heure où chacun peut espérer avoir son quart d’heure de célébrité grâce à la télé-réalité, son art interroge ces phénomènes.
Le masque est tant celui d’Ensor qu’un couvre chef Africain, c’est un cache comme une parure. Le masque pictural que travaille l’artiste est plus altéré qu’affiné. Avant d’obtenir l’image finale, la photo de départ aura été passée et transformée par l’écran sérigraphique. L’essence de ce travail s’obtient par raffinage, après un long processus de distillation. Mais au lieu d’être épurée, d’être filtrée, la matière du tableau est chargée, raturée et colorée.
Ce que recherche Gamard c’est la vérité dans la surface. Il tente de percer les secrets en fardant ses sujets. La peau est pour lui un écran qui révèle plus qui ne cache. Les ajouts de couleurs et les manipulations techniques sont l’occasion pour lui d’aller au plus profond des êtres. Le corps est un emblème, une carte de visite, il signe notre apparence, il souligne nos qualités morales et sociales. Divine comédie interroge les apparences et les coutumes de notre époque.
Infos pratiques
> Lieu
Galerie le bon petit diable
43, boulevard Arago. 75013 Paris
M° Gobelin
> Horaires
du mercredi au dimanche de 15h à 19h.
> Contact
T. 01 45 87 10 08
www.gamard.com
> Entrée libre