Gaîté Lyrique: le nouveau théâtre de la culture numérique

Le bâtiment de la Gaîté Lyrique a connu une histoire mouvementée. Créé en 1862, il s’est d’abord affirmé comme un lieu spécialisé dans le théâtre populaire: les opérettes d’Offenbach, les Ballets Russes de Diaghilev (avec les décors de Picasso) et les récitals de Luis Mariano ont étayé sa renommée. Dans les années 1970, la Ville de Paris décide d’en faire un pôle dédié aux arts de la rue. Dans les années 1980, s’y installe le parc d’attractions Planète Magique.

Abandonné pendant plus de quinze ans, il est aujourd’hui le lieu de tous les espoirs pour le développement des arts numériques. La vocation de ce nouveau centre est basée sur une constatation: le numérique est une véritable révolution qui vient bouleverser radicalement le champ culturel et brouiller les frontières entre les différentes pratiques artistiques. Le nouveau projet de la Gaîté Lyrique se veut donc en prise avec son temps et ses enjeux de société. Son nouveau directeur, Jérôme Delormas, pense que «l’on n’est qu’au tout début de ce bouleversement et que c’est assez vertigineux!».

C’est l’architecte Manuelle Gautrand, actuellement célébrée pour l’extension du LAM (le nouveau musée de Lille Métropole), qui a repensé l’intérieur du bâtiment historique. La façade et les décors des salles dix-neuvième ont été restitué à l’identique tandis que de nouveaux espaces ont été créés. En tout, le nouveau pôle compte 8000 m2 dispersés sur sept niveaux. On y trouve deux salles de spectacle modulables, un auditorium, des espaces d’exposition, des studios de création et de production, un centre de ressources, des salles de jeux vidéos, des cafés et des boutiques. Et ce pour faire naître un lieu d’échanges, d ’expériences et de création tourné tant vers le public que vers les artistes.

Expositions, spectacles multimédia, concerts, débats, projections, jeux en réseau et résidences seront proposés. Tous les champs artistiques qui utilisent les nouvelles technologies seront représentés: la musique, le graphisme, le jeu vidéo, le cinéma mais aussi la danse, le théâtre, la mode et le design. Vaste programme!

Si la liste des premiers artistes invités est encore tenue secrète, on sait désormais que la première thématique retenue dans la programmation est le Nouveau Berlin et qu’à l’occasion de l’inauguration, les visiteurs seront guidés par le collectif UVA et le duo français «I could never be a dancer», sous la forme d’un immense jeu vidéo incarné. Patience, le lieu n’ouvrira au public qu’à partir du 2 mars 2011!

Lire sur paris-art.com:
— L’interview du directeur, Jérôme Delormas