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Fuzlab

Fabrizio Moretti, batteur italo-américain dans un groupe de rock The Strokes, et Luz, dessinateur-caricaturiste du journal Charlie Hebdo, composent, le temps d’une exposition, un duo plutôt atypique. Du 09 au 15 mai puis du 09 au 16 juin, Emmanuel Perrotin leur confie une partie de sa galerie: un espace rendu vierge dans lequel seule une bande de papier parcourt les murs. A la fin de cette aventure, elle sera devenue une œuvre.

Pour cette exposition Emmanuel Perrotin s’est lancé dans l’inconnu puisqu’il ne connaissait qu’une ébauche du travail de ces artistes. C’est d’après une œuvre inachevée, un rouleau de papier de 80 mètres de long sur 1,30 mètre de haut, qu’il a ouvert sa galerie à cette aventure. Cette unique pièce réalisée par Fabrizio Moretti et Luz a suffi à le convaincre.

Le projet consiste à réaliser une œuvre au cours de sa propre exposition. La galerie devenant un atelier d’artiste ouvert au public qui peut ainsi observer un travail en train de se faire, et de s’emparer des murs.

En pénétrant dans cette galerie-atelier on arrive face à une fresque inachevée, ou plutôt en cours de réalisation. La galerie-atelier devient l’espace d’une performance.
La liste des outils est simple, un unique support de papier blanc ainsi qu’une série de feutres, une base iPhone, un ordinateur diffusant un film et un livre posé sur une table.
Fabrizio Moretti et Luz réfléchissent, discutent, argumentent pour faire de jour en jour grandir leur projet pictural jusqu’à le faire aboutir à une fresque d’une dizaine de mètres de long.

Le thème de la fresque est le célèbre mythe de Thésée et du Minotaure qui fait ici l’objet d’une nouvelle interprétation. Chaque jour, une nouvelle vignette s’ajoute à la fresque, et continue l’histoire. L’interprétation de la mythologie est très libre, et très actuelle. S’y mêlent trahisons, sexe, meurtres et luttes de pouvoir. Selon Emmanuel Perrotin, il s’agit d’une œuvre de «tragédie libératoire».

Cette création-exposition évolutive implique aussi le spectateur qui agit à son insu, et par sa simple présence, sur le travail en cours. L’œuvre grandit au fur et à mesure sans que l’on puisse anticiper le résultat…

Å’uvres:
— Fuzlab (Luz & Fabrizio Moretti), galerie Perrotin, Paris (09-15 mai et 05-16 juin 2012).
Courtesy Galerie Perrotin, Paris. Photo: Guillaume Ziccarelli