ART | EXPO

Frédéric Moser & Philippe Schwinger

14 Mai - 21 Août 2010
Vernissage le 12 Mai 2010

Frédéric Moser et Philippe Schwinger font de leurs installations des lieux où se discutent les conflits, les histoires, les rapports de force qui irriguent notre contemporanéité. Pour se faire, ils n’hésitent pas à emprunter des méthodes propres au théâtre, dont ils sont issus, ou à un certain cinéma engagé.

Frédéric Moser, Philippe Schwinger
Frédéric Moser & Philippe Schwinger

«Nous avons le droit de parler de ce qui ne nous regarde pas, car tôt ou tard, ça nous regardera» répond Nina, une jeune femme issue d’un village de l’Ex-Allemagne de l’Est, à un ami excédé de discuter d’une forme utopique de société lorsque, aux yeux de celui-ci, le remède à la situation précaire est seulement de trouver un emploi.

C’est également par ces mots que l’on pourrait qualifier le débat qui s’offre au visiteur quand il pénètre dans l’une des installations de Moser & Schwinger présentées au Frac –pour leur première exposition personnelle dans une institution française.

Car il s’agit à chaque fois de se confronter à un fait ou à une situation explicite, dont les deux artistes font le procès. Procès dans le sens où une question est débattue et dépliée « en direct », et dont il faut faire le tour et la critique pour en saisir les enjeux. Ce qui est au centre de leur travail et discuté par tous les protagonistes de leurs films, c’est un certain rapport au monde.

Ces manières récurrentes de se définir, de se confronter, ou de réfléchir au «comment vivre ensemble» sont toujours inscrites dans un contexte précis qui oriente le débat, qu’il s’agisse de la guerre, de l’aliénation médiatique, ou d’une organisation alternative dans une région économiquement sinistrée.

Un des procédés que l’on retrouve dans leur démarche est la mise en perspective du présent par le passé. Capitulation Project, par exemple, qu’ils réalisent en 2003 durant l’invasion de l’Irak par l’armée américaine, est une contrefaçon d’une performance de 1968 abordant le massacre du village de My Lai durant la guerre du Vietnam.

Par ailleurs, Moser &Schwinger font un usage explicite de certains artifices, comme celui de prêter un discours militant des années 1970 à des jeunes d’aujourd’hui (Alles wird wieder gut, 2006). Ou celui de l’adresse aux spectateurs, qu’une actrice utilise comme jeu de séduction distancé, incarnant celle par qui le scandale arriva à la Maison Blanche durant la présidence Clinton (Time flies, 2006), ou qu’un performer utilise pour interpeller le visiteur, prêtant sa voix et son jeu à des témoignages de soldats (Acting facts, 2003)

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