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François Curlet

PClémentine Aubry
@12 Jan 2008

Démarche reposant sur le principe d’incrustation ou de commutation. Des éléments d’objets, ou de langage, sont isolés puis rassemblés de façon à produire du sens, à interroger une situation, ou à dévoiler un aspect inaperçu du réel.

L’exposition se compose de trois objets et dix panneaux publicitaires en tôles recouverts de l’image de la couverture du catalogue de l’œuvre de l’artiste avec la mention «10 ex.» (dix exemplaires). La vente des panneaux devant servir à autofinancer ce catalogue.

Les œuvres et la démarche de François Curlet reposent sur le principe d’incrustation ou de commutation. Des éléments d’objets, ou de langage, sont isolés puis rassemblés de façon à produire du sens, à interroger une situation, ou à dévoiler un aspect inaperçu du réel.

Trois objets-sculptures sont décrits par une légende plus ou moins explicite. La sculpture la plus visible, intitulée Œuf de voiture (American Dino), est sous-titrée «Sculpture minimale et timide». Il s’agit d’un cube laqué de blanc, d’un mètre de côté, posé au milieu de la salle. Sur sa face supérieure, une antenne se déplie et replie aléatoirement. La surface de cube blanc au centre du «white cube» évoque la texture laiteuse du blanc d’œuf ou la patine crème des berlines américaines.

Moonwalk est un feu de signalisation pour piétons, identique à ceux qui sont utilisés aux Etats-Unis. Accroché au mur au bout d’un bras articulé, il affiche successivement, et pendant un court laps de temps, «Walk» et «Don’t Walk». Mais le rythme trop rapide ne respecte pas les durées de traversée des rues, ce qui le prive de toute utilité. De plus, la mention «Moon Walk» qui apparaît en lettres bleues éloigne encore l’objet du monde pratique.

Enfin, Daliphone, sous-titré «Coquillage des mers du sud, conque technologique pour écouter la voix d’un génie», est un coquillage qui, placé contre l’oreille, ne fait pas entendre la mer. Il permet au contraire d’écouter une conversation entre Jacques Chancel et Salvador Dali, au cours de laquelle l’artiste affirme que royalisme et communisme reviennent au même. On ne peut évidemment pas éviter l’allusion à la sculpture Téléphone-homard de Dali.

Par les rapprochements improbables, les changements d’échelles et les collusions de matières, les pièces de François Curlet procèdent à des glissements de sens, à des dérapages sémantiques, qui font venir au jour des éléments obscurs et occultés du réel.

François Curlet :
— Objet publicitaire, 2003. Plaque émaillée. 48 x 34 x 1,5 cm.
— Moonwalk, 2003. Diodes mini-automates alimentation 120/220 Volt.
— Daliphone, 2003. Coquillage émetteur récepteur HF.
— Œuf de voiture (american dino), 2003. Aluminium, revêtement composite Dibond, batterie mini-automate, antenne de voiture. Cube 1m3.

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