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France Mitrofanoff

Sa manière des logiques contradictoires sait faire advenir un objet de contemplation dont l’équilibre est à la fois précaire et mystérieusement stable. Le tableau apparaît ainsi comme un moyen de demeurer sur le fil du rasoir.

Information

Présentation
Jean-Luc Chalumeau
France Mitrofanoff

Artiste française née en 1942, France Mitrofanoff a multiplié les expositions et les travaux monumentaux en se tenant toujours à la frontière séparant, d’une part l’abstraction lyrique (frénésie du grain pictural : taches, giclures, éclaboussures…) et, d’autre part, le plaisir visuel des formes parfaitement agencées.

La première époque du travail de France Mitrofanoff se situe dans la lignée des peintres de COBRA. La véhémence de la forme et l’explosion des contours libèrent la couleur de la contrainte du cerne ou du dessin. Fluide et sans retenue la couleur se laisse emporter vers des formes énigmatiques qui désignent moins un objet qu’elle exprime une humeur ou un sentiment issus d’un infini profond et turbulent.Vers les années 80 France Mitrofanoff s’installe sur une péniche et ce déménagement transforme son travail. Vivre au gré de la vague, enfermé sous un jour qui tombe d’en haut lui inspire des figures comme figées dans le huis clos de cette architecture flottante. Le cadre est partout, verrière  au dessus, chambranles derrière : les gestes du corps se heurtent toujours aux contraintes du bâti. La lumière dessine leur prison.

La couleur revient avec le début des années 90. Les formes se font décoratives avec les couleurs. Un souffle tropical anime le tableau.

Des palmes et des plumes redonnent  un espace naturel où jusqu’à présent dominaient la ville et le matériau industriel.
Puis se profilent  d’immenses futaies qui font rêver à de profondes forêts.
La vie revient comme ne sève qui courre au long des troncs géants.
Le livre sur l’œuvre de Mitrofanoff sera essentiellement un objet à contempler, une occasion pour l’amateur de se perdre dans le mystère de la création pictural.